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16 juillet 2011

L'amour ne doit pas faire peur.

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En finir avec l'obscurantisme : tribute to Mahmoud et Ayaz

Hier soir, un ami canadien est venu dîner avec son compagnon, un jeune iranien de 21 ans, beau jeune mec aux longs cils noirs et à la bouche ourlée comme dans mes rêves de mille et une nuits. Hossein a quitté l'Iran il y a trois ans avec sa mère. Son père avait déjà été obligé de fuir. Journaliste, il avait osé écrire dans une chronique que les années Pahlavi valaient mieux que le régime actuel. Il a été rossé par des collègues, dénoncé à la police et a passé quelques semaines en prison. Heureusement, il a pu être libéré et les barbus l'ont laissé partir. Il vit en Turquie. Hossein a suivi sa mère avec sa petite sœur et son frère de treize ans. Il nous a raconté la vie quotidienne à Téhéran. L'hypocrisie du régime, la misère, la saleté, la violence et la corruption. Les femmes qui sortent voilées pour se rendre dans des thés dansants où elles rencontrent des hommes-objets qui les sautent en invoquant Allah, les garçons qui sont battus, torturé et violés quand la rumeur fait d'eux des pédés. Il nous a parlé de ce terrible pogrom qui a culminé avec l'assassinat en public par pendaison en 2006, de deux jeunes types, Mahmoud Asgari et Ayaz Marhoni de 17 et 18 ans (ils avaient 15 et 16 ans quand on les a arrêté) qui étaient accusés d'avoir eu des relations sexuelles. Tout le monde sait à Téhéran qu'ils ne sont pas les seuls et que l'absurde rigueur imposée par ces malades qui se disent "hommes de dieu" (le dieu des ayatollahs est surement en fait le diable !) n'a d'égale que la connerie des extrémistes qui tiennent le haut du pavé dans ce pays qui fut moderne, généreux, ouvert à la culture et à l'art, qui peu à peu se modernisait et devenait un modèle pour l'Orient. Parler de cet obscurantisme me donne envie de vomir. Les ayatollahs me donnent envie de vomir et savoir que les deux pendus sont restés en prison plusieurs semaines, qu'ils y ont été à plusieurs reprises abusés par leurs gardiens et par des policiers alors que la partie civile n'a jamais pu prouver la réalité d'une relation homosexuelle interdite soit-disant par leur coran (du moins l'interprétation que ces connards barbus en font !). On n'en parle plus en Occident et Amnesty International n'st pas très entendue. Mais chaque jour en terre d'Islam des garçons - et des filles - se font agresser au nom d'une morale religieuse basée sur l'intolérance, l'obscurantisme et la bêtise. Disons-le haut et fort et souvent et disons le surtout à tous ces iraniens barbus qui débarquent en Occident et prétendent détenir la vérité.

Hossein qui avait l'âge des deux victimes nous a raconté que le jour de l'exécution (publique), il avait vu des gens pleurer dans la rue et même plus. Il nous a raconté avoir surpris une femme très élégante , âgée d'une soixantaine d'années, baisser son foulard hermès qui lui cachait les cheveux et cracher sur une vitrine où il y avait un article avec l'annonce de la sentence et la photo de l'ayatollah qui préside à la haute moralité du pays.Il a entendu aussi des gens klaxonner et hurler de joie en disant les pires atrocités sur ces deux pauvres garçons massacrés par la bêtise et l'hypocrisie des intégristes musulmans. Ne dites pas que je fais de l'islamophobia, depuis le 11/09/2001, je fais de l'islamonausea !

Les délices de l'amour

15 juillet 2011

LA beauté des garçons quand viennent les soirs d'été

En marchant tout à l'heure pour rentrer chez moi, j'ai croisé des tas de beaux garçons. La saison leur est favorable. Il fait beau et chaud. Alors eux aussi sont beaux... et chauds. Je ne sais plus à quand remonte mon goût pour les garçons mais je sais que leur physique m'attire et que jamais ils m'ont laissé indifférents. Par quelle alchimie ? Par quelle magie ? Ce goût des garçons, cette attirance pour leur corps... 
Quand Hadrien vit Antinoüs pour la première fois, son esprit se figea. Il n'était plus l'empereur tout puissant régnant sur les trois quart du monde connu. Il ressentit un trouble inconnu. Il sentit dans son cœur un jaillissement de bonheur. le jeune bythinien était la beauté faite homme... L'amour qu'il lui porta fit du jeune éphèbe un dieu. Et lorsque l'enfant tant aimé se noya dans le Nil, l'empereur se sentit mourir aussi avec lui. Tant qu'il lui survécut, la pensée de leur amour ne le quitta jamais. Il fit ériger des temples en sa mémoire, commanda des statues, des médailles, des bijoux à son effigie...

14 juillet 2011

A mes lecteurs muets

Pouvez-vous un instant fermer les yeux et imaginer : vous êtes sur une barque au milieu de l'océan. L'eau est calme, le ciel serein. un ciel bleu, quelques petits nuages blancs. Pas de vent ou très peu. Rien, l'immensité de la mer. de l'eau à perte de vue. Vous êtes seul. vous voyez cette masse verte et mystérieuse qui vous entoure. pas de terre à l'horizon et en même temps vous vous voyez d'en haut, petite tache blanche sur une grande étendue verte. Tout petit. Seul. Vous avez envie de crier. Vous hurler une phrase "Y a quelqu'un ?"... Votre vois se perd dans le vide. Solitude insupportable... C'est un peu cela que je ressens quand, après avoir travaillé mes billets, recherché les photos les plus adaptées, vérifié l'orthographe, soigné l'esthétique et la présentation du blog, je reste seul dans l'immensité de la toile. Des visiteurs il y en a et pas qu'un peu en dépit d'un référencement très succinct et jamais travaillé. Mais des lecteurs qui prennent le temps de laisser un commentaire, de mettre un petit message, de faire une demande, poser une question, faire une suggestion. Peu. Quasiment personne. C'est frustrant. Vexant aussi. Peut-être après tout le blog d'Hadrien n'intéresse personne. Qu'on me le dise alors. Et puis, sur le menu à droite, vous pouvez vous abonner, détailler les blogs que vous suivez, je peux aussi mettre des extraits de vos blogs à vous. Créer un échange, faire circuler les meilleurs billets. C'est la magie du net. Mais Hadrianus est bien dépité parfois, il se demande s'il ne va pas abdiquer et déposer la couronne de laurier sur la table devant son écran d'ordinateur. Fluctuat nec mergitur...

Le sang du poète

Federico Garcia Lorca avait tout juste vingt ans quand il a écrit dans une lettre, ces quelques lignes, qui expriment avec une belle subtilité poétique, la fierté et le tourment qui ne le quitteront jamais et seront les siens sa vie durant : 
«Je suis un pauvre garçon passionné et silencieux qui, presque comme le merveilleux Verlaine, a en lui un lys pour ainsi dire impossible à arroser et offre aux yeux niais de ceux qui le regardent une rose très rouge avec une nuance sexuelle de pivoine d'avril, qui n'est pas la vérité de son coeur.» 
Comment affirmer avec plus de poésie et de profondeur, une vérité qu'il n'était pas bon exprimer à son époque !

13 juillet 2011

Au commencement était un désir inconnu. Confidences.

Est-ce qu'on devient pédé ou est-ce une caractéristique qui vient au monde en même temps que nous ? Les avis diffèrent selon la base morale et sociologique qui dicte notre réflexion. Aussi loin que remontent mes souvenirs, j'ai l'impression que dans ma contemplation du monde, de la nature et des êtres humains, je n'ai pas eu le même regard pour les filles que pour les garçons. Aucune réminiscence de trouble ni de désir avant l'adolescence. Sauf que... Avec mes cousins, du même âge que moi, avec Jean-Luc, un garçon à peine plus jeune que moi d'un an, que je voyais souvent car nos parents étaient très liés, nous passions notre temps à organiser des jeux qui n'avait pour seul objectif que des corps-à-corps que nous vivions toujours tellement intensément que nous étions pris de tremblements quand le jeu battait son plein. Très vite nous cherchions le contact de nos peaux. Nous nous roulions sur les tapis, dans l'herbe, sur le sable et nos corps emmêlés ne savaient pas encore ce qui motivait ce besoin.Épuisés, haletants, mouillés de sueur, nous nous retrouvions étendus côte à côte, débraillés, la chemise ouverte ou torse nu. 
Parfois, il nous était donné de dormir ensemble. Bien vite alors, la porte refermée sur le monde extérieur, nous inventions des jeux prétextes à l'exploration de nos corps. jean-Luc était très sportif, j'admirais son torse musclé, ses bras, ses cuisses. Lui adorait se montrer et lorsque son tour venait de me dominer, il s'écrasait de tout son poids sur mon corps, épousant chaque parcelle de ma peau avec la sienne... Nous poursuivions entre les draps nos luttes incessantes. Nous n'avions pas douze ans... Un soir, je me souviens qu'après avoir épuisé tous les scénarios que nous avions en réserve pour nos jeux, il me proposa de se mettre à poil (à poil ! nous n'en avions encore ni l'un ni l'autre !) et joignit le geste à la parole. Cela me gêna affreusement mais ne me troubla point. Nous avons repris nos jeux sans que rien ne change sauf que nos sexes avaient durci et que plus aucune étoffe ne séparait nos deux peaux. Était-ce déjà les prémisses d'une orientation sexuelle ? A aucun de mes cousins, ni Jean-Luc non plus d'ailleurs, ne sont gays ...
Puis vinrent les transformations de la puberté. le fin duvet au-dessus des lèvres d'abord, puis sous les bras, et sur le pubis. En même temps que ces nouveautés, ce picotement à l'intérieur des bourses, dans les reins, dans la tête et le cœur... Je ne savais rien. Je ne me doutais de rien. On ne m'avait rien expliqué... Les pollutions nocturnes comme disent les manuels d'hygiène me laissaient pantois mais avec un arrière-goût de bonheur et de plénitude que je n'avais jamais connu auparavant. Nous poursuivions nos jeux, l'été au Cap Ferret, à Piraillan ou le reste de l'année, chez nous, dans le secret de nos chambres. Nous avions des parents qui nous aimaient mais qui étaient assez peu présents, ce qui somme toute nous arrangeait. Un jour pourtant, j'allais entrer en sixième, le jeu avait mal tourné. Nous avions longuement lutté, nous étions torse nu et en short. Jean-Luc avait eu le dessus mais profitant d'un instant où il cherchait à reprendre son souffle, je parvins à le maîtriser. J'étais collé à lui, mes jambes serrées entre ses cuisses écartées qui tentaient de me repousser. Je maintenais ses bras plaqués au sol en tenant ses poignets, mes hanches sur les siennes, mon ventre contre son ventre, ma poitrine contre sa poitrine. Nous étions en nage. Soudain ma tête a éclaté. Sans que je puisse l'empêcher, mon corps a commencé à osciller dans un mouvement du bassin, frottant mon sexe bandé contre le sien. Il ne disait rien. Son pénis était tendu aussi. Soudain, mon plaisir a explosé. Pour la première dois de ma vie, je venais de jouir consciemment, et au contact de quelqu'un. Jean-Luc s'est dégagé en une fraction de seconde, en hurlant "tu m'encules, tu m'as enculé !" Il était bouleversé, le visage enlaidi par la peur.  Je me souviens avoir essayé de le calmer, mais il dévalait déjà les escaliers pour rentrer chez lui... Nous n'avons jamais repris nos bagarres. Cet incident peut-il signifier une préférence ? Un choix ? Un déterminisme induit dans mes gênes ?

Nous ne parlions jamais des filles. Elles étaient peu présentes dans nos vies. L'école n'était pas mixte et nous étions tous des familles de garçons. J'ai dû attendre la classe de sixième pour tomber amoureux. Mais là encore, le "processus" naturel se mit vraisemblablement en place selon les "normes" : je tombais vite amoureux d'une jolie brunette aux yeux verts qui resta assez longtemps sourde à mes avances comme il se doit. Nous organisions des fêtes où nous dansions. Les slows avaient nos préférences, nous pouvions nous frotter aux filles, coller notre jeune sexe contre leur ventre. Mais cela s'arrêtait là et ce n'est qu'en quatrième - j'avais quatorze ans, que je découvris mes premiers vrais émois libidineux. 
C'était en Angleterre où j'allais quelques mois plus tard être scolarisé. La fille s'appelait Gillian, elle était très belle. très libre aussi. Sa mère était irlandaise et son père chinois. De ce doux mélange était né un corps de rêve, une peau d'une douceur incroyable et un très beau visage. Nos ébats sur les pelouses de Victoria Park à Finchley étaient chaque jour un peu plus poussés. J'étais terriblement tendu - au propre comme  au figuré - et j'étouffais de désir. Nous allions aussi loin que la décence le permettait. D'instinct mon corps cherchait le sien, mes mains ouvraient le chemin et mon sexe me faisait mal tant l'appel de celui de Gillian était fort. C'est un soir de juillet que c'est arrivé. J'avais défait ma ceinture et mon sexe protégé encore par la toile de mon slip montrait sa forme par la braguette ouverte. Gillian portait une jupe en liberty, très courte. Elle me laissa faire. Il faisait presque nuit. il y avait une fête dans le parc sur le terrain de boules. Nous étions seul dans la pénombre d'un fourré qui sentait bon l'herbe coupée. Elle me guida et en un instant je découvris une sensation nouvelle, ma queue gorgée d'amour se retrouva comme aspirée, je ressentis une impression de confort, une grande chaleur et nos mouvements accentuaient mon désir. ma jouissance éclata très rapidement. J'avais la tête en feu. J'étais bien mais pourtant pas aussi bien qu'après les corps-à-corps fougueux de mon enfance.
A bien réfléchir, je me rends compte cependant que l'ami de cœur que j'ai rencontré en sixième et qui reste mon meilleur ami, brun à la peau mate, au sourire ravageur et à la gentillesse incroyable, dépassait ce que j'avais toujours ressenti pour mes camarades de l'école primaire... Quand il était en retard, je m'inquiétais. Quand il passait en vélo sous mes fenêtres et que je l'attendais derrière la fenêtre, je ressentais un émoi bien doux. Lorsque je suis parti continuer mes études en Angleterre, nous nous écrivions des lettres très tendres. Un été nous nous sommes retrouvés à Londres. ce fut une journée merveilleuse dont chaque minute reste gravée dans ma mémoire... Était-ce de l'amour ?
L'internat dans ce merveilleux vieux collège anglais m'apprit plein de choses. La promiscuité avec une bande de garçons de dix à vingt ans est très instructive. J'ai découvert des techniques de masturbation originales, j'ai surpris des garçons en train de faire des choses que mon esprit ne pouvait imaginer. Mais je n'étais pas particulièrement excité quand nous nous retrouvions dans la grande salle de bains commune où tout le monde était à poil. Pudique et un peu complexé face à certains de ces types sportifs que des années de natation, de rugby ou de gymnastique avaient façonné et qui aimaient à se montrer, les voir et parfois les effleurer ne me fit jamais bander... J'avais des petites amies et je n'étais plus vierge. Mais être avec une fille quand nous sortions procédait davantage de l'usage et de la coutume que d'une volonté profonde...


Les années passèrent ainsi et rien ne vint troubler ma psyché. Après le bac, lorsque j'intégrais sciences po, les choses changèrent. Je papillonnais beaucoup. J'avais été amoureux d'une fille splendide que j'admirais tellement, qui me fascinait complètement mais avec qui je n'avais jamais pu avoir une relation physique. Nos baisers étaient ardents et nous allions jusqu'aux limites du tolérable mais le pas ne fut jamais franchi. Elle finit par me laisser et ce fut un cataclysme pour moi. C'est là que je rencontrais Pierre. Il était drôle, et passait son temps entouré d'une petite cour de filles et de garçons. Nous avions les mêmes cours. Un jour, il m'adressa la parole. Nous avons sympathisé. il m'invita chez lui. Il avait un studio en ville. Ses parents habitaient Paris. Nous avons beaucoup parlé, beaucoup ri. A un moment - il était très tard - le silence s'est installé entre nous. Mais ce silence n'était pas pesant. c'était paisible, harmonieux. Pierre s'est levé pour faire du thé à la pomme - nous étions déjà de grands consommateurs de thé. Il est revenu, a allumé une lampe près de son grand lit qui servait de salon. Je me souviens aussi qu'il faisait brûler de l'encens dans un pot. Le thé servi, il a posé le plateau sur la table à côté et s'est allongé sur le côté près de moi. J'étais assis en tailleur en train de feuilleter un livre, ma tasse à la main. Soudain Pierre m'a dit "je peux ?" et aussitôt il m'a pris la tasse des mains, l'a posé sur le plateau et s'est appuyé sur son coude pour se rehausser jusqu'à moi et il m'a embrassé. C'était la première fois qu'un garçon m'embrassait. J'ai aussitôt été parcouru par un frisson des pieds à la tête. délicieuse sensation qui m'a envahi en une fraction de seconde. Sa bouche était douce, pulpeuse, parfumée.Il s'était rapproché et sa main s'appuya sur mon ventre, monta vers ma poitrine puis descendit pour se frayer un chemin sous mon t-shirt. Je m'étais renversé en arrière. Le souvenir des corps-à-corps de mon enfance resurgirent. Sa main glissait doucement sur ma ceinture, sur mon sexe. Je ne me souviens plus de la suite. 
Nous nous sommes déshabillés et nous avons fait l'amour une longue partie de la nuit. Jamais je n'avais dormi nu chez un garçon lovés l'un contre l'autre... Au réveil, je ne ressentais que du bien-être. tout était naturel. En m'embrassant avant de se lever, Pierre me souffla à l'oreille, un "je t'aime" comme une caresse... Il est devenu l'un des plus éminents spécialistes du private banking quelque part en Asie, marié et père de famille. Nous avons passé presque deux années universitaires ensemble, sans que personne en soit au courant, surtout pas nos condisciples qui sentaient bien une grande complicité mais nous nous sentions obligés alors de donner le change en nous affichant avec des filles avec qui nous sortions et à qui nous faisions l'amour... Est-ce de la bisexualité ? Ou un coming out jamais effectué qui nous paralysait ? C'était pourtant avant que le sida et la moralité hypocrite de notre époque prennent le dessus. Cette relation prouve-t-elle que j'étais pédé dans l'âme et que lui, bien que marié et père de famille depuis quelques années maintenant, se cache la vraie nature de ses désirs ?
Peu importe après tout. Pour ma part, ce que je vis, je le vis bien. J'aime le corps des garçons, j'aime leur manière de se mouvoir dans l'espace, j'aime leur allure, leurs attitudes, chaque bribe de leur corps, leur virilité et leurs faiblesses, leur tendresse et leur vigueur. Je suis insatiablement nourri chaque jour, à chaque instant, par la beauté de tous mes congénères que je croise,d ans la rue, dans le métro, dans les aéroports et dans les gares, au restaurant, dans les boutiques, les théâtres et le cinémas. 
Et sur la toile aussi qui a démultiplié les moyens de contempler le corps des garçons... Parfois, mais je dois dire que c'est effectivement plus rare, je croise de très jolies filles qui me font envie.Mais la relation hétérosexuelle ne me manque pas. Les corps-à-corps de mon enfance ont certainement marqués mon épiderme et aucune sensation ne remplace pour moi désormais la douce promiscuité de la peau halée, veloutée d'un garçon. Le contact de ses muscles, ces corps si fermes qui sont faits pour l'amour me comblent de bonheur. Et je n'ai pas besoin d'actes sexuels intenses, de toutes ces pratiques que les films porno gays répandent, pour trouver mon bonheur et ma satisfaction. Quand je fais l'amour avec un garçon, c'est parce que je l'aime et que tout en moi ressent un appel pour tout en lui. Que nous soyons pédés ou pas, quelle importance !

L'été new yorkais

New York est une ville de mythes. La littérature et le cinéma en sont pour quelque chose. Qui n'a pas en tête l'image de ces gamins qui s'amusent sous les jets d'eau des pompes à incendie qu'une main bienveillante a ouvert ? C'est l'illustration qui vient à l'esprit quand on évoque la chaleur étouffante de l'été new yorkais. Mais peu de gens savent le pourquoi du comment.
En fait, l'eau de ces pompes, destinée à permettre l'intervention des pompiers en cas d'incendie, jaillit avec une pression très forte qui en temps normal soulèverait de plusieurs mètres un enfant de dix ans. Les pompiers new yorkais disposent donc d'une sorte de filtre, une clé, un plot, qui vissé sur la bouche d'aération, permet de réduire considérablement la pression, limitant les dangers mais aussi le gaspillage d'eau.
Quand le bitume ramollit et que la chaleur devient trop lourde, les pompes à incendie sont les bienvenues. Cela rafraichit, et pas seulement les enfants. Si les adultes normalement constitués évitent de se lancer dans les mêmes danses sauvages que les gosses de New York, la présence de l'eau est drôlement appréciée par tous. Pour ce faire, il suffit de prendre contact avec la caserne de pompiers la plus proche, et muni d'une pièce d'identité (il faut avoir 18 ans en fait), de demander la mise à disposition du free spray cap, le fameux sésame mécanique. La plupart du temps ce sont les pompiers eux-mêmes qui viennent procéder à l'installation. Ainsi
la pression sera réduite et passera des 1,000 gallons d'eau par minute (l'équivalent de 4000 litres environ) à seulement  20 gallons par minute (75 litres environ). Mais il faut absolument demander l'autorisation, sinon cela peut vous valoir une amende de mille dollars ! Après usage, il suffit de ramener la pièce à ses propriétaires.

Catulle à Juventius

Ah ! s’il m’était donné, Juventius, de baiser sans cesse tes yeux si doux,
Trois cent mille baisers ne pourraient assouvir mon amour ;
Que dis-je ? fussent-ils plus nombreux que les épis mûrs de la moisson,
Ce serait encore trop peu de baisers. 

10 juillet 2011

Sunday morning

Gert est arrivé de Graz hier soir. Nous sommes allés le chercher à l'aéroport. Il n'a pas changé, un peu plus fort, un peu plus masculin. J'aime son regard clair sous ses longs cils blonds. Ses épaules carrées, sa musculature harmonieuse. Il a découvert les joies de la musculation en même temps que l'aviron ici à l'université. Un parfait student Gert : soirées avec son professeur de littérature, longues séances de sport, une dentition d'un blanc redoutable, une carrure de jeune demi-dieu descendu de l'Olympe. De quoi faire flasher le jeune Hadrianus. Et puis pour une fois qu'un européen ne faisait pas tâche parmi tous ces ricains nourris aux flocons d'avoine et aux muscles sur-puissants. Comme le gouverneur de Californie, Gert est autrichien. Son père est diplomate et sa mère écrit de très beaux livres pour enfants. Il a deux sœurs et a perdu un jeune frère dans un accident de ski quelque part dans les Alpes. Il a su avant nous tous qu'il préférait les garçons mais rien dans son attitude, sa vie, sa voix ne l'indique. Pourquoi après tout faudrait-il que quelque chose l'indique après tout et qu'est ce qu'il y a à indiquer ? Gert a deux très bons amis à New York en plus de nous autres. Carla qu'il a connu dans un camp de jeunes et mon ami Anton le slave amateur de gastropodes (voir mon billet à son sujet). Je crois qu'ils ont été amants. Gert est ici pour trois semaines puis il se rend dans l'Oregon pour je ne sais plus quel motif, ni chez qui. 
Il est neuf heures passées. Il dort encore sur le canapé du bureau que nous venons d'acheter. Le chien qui a dormi à ses pieds a compris que c'était l'heure de la sortie matutinale. La journée sera belle. J'essaie de ne pas faire trop de bruit, mais le jeune autrichien dort comme une souche. Dans l'avion il n'avait pas pu dormir à cause de deux bébés jumeaux qui n'ont pas arrêter de pleurer. Question de dents qui poussent a-t-il expliqué avec philosophie. Il dort sur le dos, une jambe repliée l'autre tendue sous le duvet. Il est torse nu. J'aime regarder un garçon qui dort, abandonné, fragile mais pourtant livré dans toute sa force et sa virilité. Dans les films, le mateur soulève en hésitant les draps pour admirer le corps dans son ensemble... Pour ma part, je me suis contenté de ce qu'il offrait au regard. Brinkley avait très envie de sortir.