06 avril 2023
Hommage à la beauté et à notre jeunesse qui s'éloigne
01 janvier 2023
Comme deux jeunes faunes remplis d'amour
Je ne me permettrais pas de publier sur ce blog, même s'il y a peu de risques que quelqu'un nous reconnaisse, les photos que j'ai gardées de toi, de nous. Celle où nous baignions dans le gave avec d'autres garçons, nus comme des vers et riant aux éclats. Tu me tiens par le cou et moi par la taille. Nous sommes beaux, bronzés, bien fichus, sportifs et l'adolescence nous embellissait, ou plutôt le fait de passer le plus clair de nos vacances dans la nature, à nager, courir, jouer au tennis ou à la pala, nous faisait une adolescence saine et virile.
Cette autre image d'un jeune couple d'influenceurs très à la mode sur les réseaux sociaux américains, Nick et Pierre, un jeu d'ombre à la Cocteau qui montrerait deux jeunes faunes me parle aussi. C'était au château où tu étais venu passer un long week-end de Pâques.
Nous avions dix-sept ou dix-huit ans et si notre amitié était connue et acceptée de tous, nos parents, proches après tous ces étés passés en voisins dans le même village basque, nous voyaient comme deux frères et nos siblings nous appelaient les "inséparables-drôles-de-zoziaux". Le deuxième soir, les adultes, invités je ne sais où, nous avaient laissé à la maison pour garder mes sœurs plus petites. Après dîner, les petits couchés, nous étions montés dans ma chambre. Notre désir s'était fait ardent toute la soirée et nous ne pensions qu'à nous retrouver dans mon lit. Nous avions un peu bu et fumé des cigares de mon grand-père... Je ne sais plus lequel de nous deux eut cette idée saugrenue de vouloir jouer à nous poursuivre et à cache-cache dans le château... C'est une vaste demeure, une de ces grosses maisons de campagne construites au milieu des vignes juste avant la Révolution, remplie de coins et de recoins, d'escaliers et de petites pièces cachées. Nous étions en chaussettes, tu ne portais qu'un slip moulant qui m'excitait, j'avais enfilé le bas de mon pyjama. On joua comme des gamins à glisser sur les dalles et les planchers cirés. Nous poursuivant à travers les couloirs et les pièces de réception du premier étage, nous avons parcouru dans toute la maison, en évitant de faire du bruit pour ne pas réveiller les filles ni attirer l'attention de Rosette et René, les deux vieux domestiques de la maison dont l'appartement donnait sur la grande cuisine.
Essoufflés, ivres de désir et d'alcool, nous avons fini par nous retrouver face à face dans le grand escalier, sur le palier du premier étage et jetés l'un contre l'autre, après un long baiser qui durcit nos sexes et nous laissèrent haletants, ton slip et mon pyjama volèrent par-dessus la balustrade pour atterrir aux pieds de nos parents qui rentraient... Mon père leva la tête et aperçut dans la pénombre deux gaillards visiblement nus. Ma mère intriguée alluma la lumière de l'escalier sans comprendre. Soudain l'ombre de nos deux corps projeta sur les lambris, nos formes exagérément déformées, nos sexes dardés et décalottés comme ceux de deux priapes en rut. Papa eut le réflexe d'éteindre la lumière avant que ma mère ne lève les yeux... Il éclata de rire, comprenant que les deux petits diablotins étaient devenus des hommes, humant les vapeurs de cigares et voyant par la porte entrebâillée de la bibliothèque, les flacons restés ouverts et deux verres sur la table devant le canapé, il perçut notre exhibitionnisme comme un jeu innocent de deux jeunes gaillards dont la paillardise avinée respirait la force, la joie et la vie (et mille promesses).
Ce n'est que longtemps après, quand j'annonçais à ma famille, ma préférence incompressible pour les gens de mon sexe et mon intention de vivre le restant de mes jours avec le garçon que j'avais invité à fêter Noël chez nous, qu'il réalisa ce qu'il avait toujours su au fond de lui, et qui l'avait peut-être travaillé lui-même au même âge que moi, ce désir des garçons, désir d'un autre soi-même, le désir de Narcisse viabilisé, réalisé, consommé... Il me rappela en souriant l'ombre projetée des deux faunes sur les boiseries du grand escalier et son fou rire d'alors...
22 avril 2022
Ce monde déboussolé qui rejette la beauté...
19 mars 2022
Dans les bois du Parnasse
Dans les forêts du Parnasse, le héros parfois rencontre son âme. Difficile à chaque fois de savoir s'il s'agit de la sienne, ou d'une ruse des démons. ils prennent figure humaine mais empruntent aux dieux une beauté impossible que le regard du mortel n'est pas en mesure de supporter. Sauf s'il est déjà, par sa beauté et sa pureté, l'égal des dieux qu'il porte dans ses rêves depuis toujours. L'enfant qu'il était, sensible dès avant le gymnase aux formes des filles autant qu'à celui des garçons, préféra vite ces derniers, ses semblables, dont il lisait le désir, identique au sien puisqu'il en ressentait les effets sur la part de sa chair qui se dressait souvent, sans qu'il puisse la contenir ni la réfréner, sous les douches, pendant la lutte ou la course. Dans les nuits jaunes de son adolescence, son jeune corps affamé rêvait indifféremment des belles esclaves nubiennes de son âge qu'il voyait derrière les tentures du gynécée. Il désirait que l'une d'entre elles, la plus jolie, la plus gracieuse le rejoigne dans sa couche et chevauche sa jeune et ardente virilité. La souillure des draps au réveil l'encombrait mais la douche aussitôt ravivait son désir et l'ami du gymnase qui partageait avec lui les ablutions matutinales réveillait sa faim et leur membre dressé bien vite devint l'instrument de leur joie, à peine cachée aux autres. Ils en tirèrent longtemps une musique suave et délicieuse. Le voilà plus mûr, familier des bordels où les esclaves reçoivent pour quelques pièces les éphèbes nantis par la nature, à la virilité fougueuse mais hésitante encore qui repose les filles de la vigueur distraite des soldats et des manoeuvres et les pères des garçons. Il aime le plaisir, tout en lui le réclame chaque jour et parfois plusieurs fois avant que le soleil ne se couche. Mais les jeux entres garçons, les combats amoureux, les longs échanges avec son amant, l'explosion joyeuse de leur plaisir valent mieux que les jouissances tarifées des filles routinières des auberges du port. Il recherche désormais la compagnie des jeunes dieux du Parnasse. Il désire Appolon quand il avait son âge, et Marsyas adolescent qui chante à ses oreilles quand son désir se dresse. Pas les dieux au sommet de leur force et de leur maturité. Il n'y a jamais voulu goûter et jamais ne le fera. Le garçon oui, identique à lui-même toujours, jamais l'homme.
Il arpente les bois, furète dans les grottes, évitant les satyres et les faunes travestis en éphèbe. Non achevé il cherche ceux qui comme lui ne sont pas finis. Le corps des hommes mûris par la vie, le temps, les guerres et les trahisons, bien qu'admirable de force et de vigueur, le laisse indifférent ; le dégoûte même parfois. Il ne s'étendra jamais sur la couche de Jupiter ou de Priape. Il s'en est fait le serment à sa première extase avec l'Ami, le frère, le compagnon, Alexis, plus grand que lui, aussi blond qu'il est brun, plus fort aussi, toujours vainqueur au pugilat, à la lutte, à la nage comme à la course mais qui parfois le laissait gagner pour montre combien il l'aimait. Ils avaient quinze ans.
Leur plaisir s'amplifia d'année en année et à vingt ans, après une campagne avec Achille où le sang coula le jour autant que le lait de l'amour la nuit, la veille du jour où Alexis tomba le flanc percé par une lance parthe, il jura en baisant le visage mouillé de larmes et souillé de terre et de sang de son ami, que jamais il ne chercherait le plaisir dans des plus vieux que lui. Le héros aujourd'hui est devenu un homme. Ses fonctions dans la Cité, sa vaillance à combattre, les lois qu'il fit voter pour la xx de la Cité, en font un des sages dignes de la curule suprême. Il n'a jamais pris épouse. Des esclaves nubiennes lui ont donné des enfants quand il était très jeune et dont peu survivent. Il eut des amants, tous issus du Gymnase, fils de princes et de sénateurs, jamais courtisans, tous amoureux transis du Héros mais qui jamais n'avaient plus de vingt ans.
06 novembre 2021
Antinous comme en rêve
Et si Hadrien avait laissé Antinoüs se perdre ? Quand il titillait la fidélité du jeune bythinien en installant son rival, éperdument amoureux de l'empereur, jaloux du favori, de l'Elu mais fasciné par sa beauté comme l'emperuer l'avait été, fou amoureux du maître et de son ami ? Ont-ils cédé ? Ils étaient jeunes, forts et beaux tous les deux. Ils auraient pu demeurer, pareils à Achille et Patrocle, unis dans la passion, le désir, le jeu, dans la douce affection qui accompagne les amants assouvis et continuer d'aimer, d'accompagner et servir l'empereur... Au lieu deça, Antinoüs a choisi le sacrifice. A moins que tout cela ne fut qu'une opération secrète, pour aliéner l'amour et la sérénité au maître du monde, un complot pour assurer l'avenir d'un faction jalouse. empêcher Hadrien d'adopter les deux garçons et de faire d'Antinoüs son successeur... Suicide ou meurtre déguisé en sacrifice rituel pour la gloire de l'empereur et l'avenir de l'empire ? Qui saura jamais...
02 octobre 2021
Photo historique par Horace Bristol, US Navy, Rabaul Harbor
Horace Bristol photographed a young crewman of a US Navy “Dumbo” PBY rescue mission, manning his gun after having stripped naked and jumped into the water of Rabaul Harbor to rescue a badly burned Marine pilot. The Marine was shot down while bombing the Japanese-held fortress of Rabaul.
“We got a call to pick up an airman who was down in the Bay. The Japanese were shooting at him from the island, and when they saw us they started shooting at us. The man who was shot down was temporarily blinded, so one of our crew stripped off his clothes and jumped in to bring him aboard. He couldn’t have swum very well wearing his boots and clothes. As soon as we could, we took off. We weren’t waiting around for anybody to put on formal clothes. We were being shot at and wanted to get the hell out of there. The naked man got back into his position at his gun in the blister of the plane... And well, there was his butt, and I had a camera. I mean I am a historian.”
That is the BEST EVER quote about the nature of historians I’ve ever seen ! Certain moments afterall just need to be preserved for posterity, don't you think ? Have a good sunday, dudes.
22 septembre 2021
Sa présentation est un résumé d'élégance et d'intelligence. Voyez plutôt :
"Writing to a colleague in the 1930s, the physicist Wolfgang Pauli confessed, “I have done a terrible thing. I’ve postulated a particle that can not be detected.” Eventually, Pauli won the Nobel Prize for his Exclusion Principle, i.e., all material particles exhibit space-occupying behaviour - and could very well fall within the province of restaurants. I wonder if red mug, blue linen will be that terrible thing, a postulate without a particle - that a gentleman is only that creature whose nourishment occupies no space. But whether that is true, is less urgent to know than where it comes from."
De quoi continuer d'espérer dans l'avenir de l'humanité, tant que des êtres penseront et écriront, liront et débattrons avec modération, intelligence, mesure et un mug de thé. Et ci-dessous la toute première illustration publiée sur le blog, le jeudi 29 juillet 2010, avec en légende ces simples mots : "Under development" et quel développement vraiment ! Et le commentaire d'un ami lecteur : "This i going to be something amazing. I can already tell!". Il avait raison, n'est-ce pas ?
01 août 2021
Antinoüs parmi nous pour la plus grande joie d'Hadrien
Antinoüs n’est qu’un enfant de seize ans lorsque il entre dans la vie de l'empereur. Hadrien quand il le remarque ne sait pas encore que le bel adolescent grec deviendra la grande passion de sa vie et qu'il en sera marqué à jamais. Nul n'imagine alors que ce garçon venu d'une province reculée de l'empire sera le personnage le plus représenté dont les traits sont parvenus jusqu'à nous et qu'il demeure présent dans l'esprit des hommes au point que son visage est aussi familier que des héros modernes.
Au moment de cette rencontre, la vie d'Hadrien est au zénith. Dans les Mémoires, Marguerite Yourcenar utilise la métaphore de la lumière comme liée au sentiment de bonheur. Tout n’est qu’ "ensoleillement", "délices", "volupté", "atmosphère d’or" et de "plaisir".
Hadrien, à quarante-quatre ans, il ne connaît de l’amour que le désir et son assouvissement. Ses liaisons jusque là n'étaient que passagères, ses attirances impérieuses et éphémères. Soudain, saisi par la grâce apollinienne d’Antinoüs, il en fait son amant et tout son univers en sera changé. Il aimera et sera aimé, bien qu'il semble vite se lasser du dévouement absolu que lui voue bientôt le garçon, il ne s’éprend pas moins violemment du jeune homme qui occupe ses nuits, son coeur et son esprit.
Né en Bithynie, Antinoüs est donc grec et il est très beau :
"Je retrouve une tête inclinée sous une chevelure nocturne, des yeux que l’allongement des paupières faisait paraître obliques, un jeune visage large et comme couché."
C'est encore un enfant, innocent et plein de grâce. Il manque d’expérience, sa crédulité et son ignorance. ajoutent à son charme. Ce n'est pas un courtisan. "Il était peu lettré, ignorant de presque tout, réfléchi, crédule". Son attribut premier semble être le silence. Parce qu'il est impressionné par l'empereur, maître du monde, parce qu'il sait ne pas avoir beaucoup de culture. Certainement aussi parce que son amour pour Hadrien est renforcé par une profondeur d'esprit rare chez un adolescent.
Hadrien, attiré par sa beauté et son innocence, ne voit tout d’abord en lui qu’un jeune être malléable et obéissant. Ses associations peuvent d’ailleurs paraître quelque peu choquantes, surtout au regard de la passion qui les unira ensuite. Il le compare à un animal :
"Ce beau lévrier avide de caresses et d’ordres se coucha sur ma vie"
ou bien :
"Les jambes un peu lourdes du poulain se sont allongées », à un végétal :
"ce tendre corps s’est modifié sans cesse, à la façon d’une plante."
ou encore à une statue :
"Je réduis cette jeune figure aux proportions d’une statuette de cire que j’aurais pétrie, puis écrasée entre mes mains".
Jeunesse et idéalisme vont de pair chez Antinoüs qui voue à Hadrien, pendant les quatre années qu’ils partagent ensemble, un amour sincère et exclusif malgré la cruauté répétée dont l’empereur fait preuve à son encontre. L'empereur, mis mal à l’aise par l'incroyable force des sentiments qu'Antinoüs éprouve pour lui, peu habitué à l’authenticité dans ce domaine, affirme son pouvoir et sa liberté de cœur en forçant le jeune homme à supporter ses caprices et d’autres amours de passage.
"J’obligeai l’objet aimé à subir la présence d’une courtisane (…) son dégoût alla jusqu’aux nausées puis il s’habitua.".
Considéré un temps comme simple « objet » sexuel et non comme une « personne », dévalorisé voire même déshumanisé dans l'esprit et les actes d'Hadrien qui impose à Antinoüs la présdence d'un autre amant, Lucius :
"l’intimité auquel je les forçais augmentait leur aversion l’un pour l’autre."
Parfois même, Hadrien frappe le bythinien, rabaissé, blessé moralement et le traite plus mal que ses chiens :
"Je tournai en dérision ses fidélités passionnées qui fleurissent surtout dans les livres ; le bel être insulté rougit jusqu’au sang."
Pourtant, la passion d'Antinoüs ne faiblira jamais. Plus tard et paradoxalement, Hadrien affirmera, en repensant à son comportement et à ses nombreuses infidélités :
"Je n’aimais pas moins, j’aimais plus."
Période faste assurément dont Hadrien goûte à tous moments les
délices. Alors qu’il se trouve au sommet de l’Etna, il décrit en quelques mots l’arrivée de l’aube, symbole de son apogée, de cet âge sacré où alors tout lui sourit :
"Elle vint ; une immense écharpe d’Iris se déploya d’un horizon à l’autre ; d’étranges feux brillèrent sur les glaces du sommet ; l’espace terrestre et marin s’ouvrit au regard jusqu’à l’Afrique visible et la Grèce devinée. Ce fut l’une des cimes de ma vie. Rien n’y manqua, ni la grange dorée d’un nuage, ni les aigles, ni l’échanson d’immortalité."
La figure de Ganymède, l'échanson d'immortalité évoque celle d’Antinoüs.
Cependant, aux succès et à l’amour vinrent se greffer la
perte et la douleur. Antinoüs, Idéaliste et exalté, sacrifiera
sa vie à sa passion et se suicidera. Les mauvais esprits d'aujourd'hui - mais déjà sous le règne d'Hadrien...- sous-entendraient que cette affaire n'est pas claire et qu'un meurtre au nom de la raison d'Etat aurait été ainsi déguisé en suicide, au nom d'une mystique alors en vogue autour du culte d'Osiris... Rumeurs sans fondement ? Complotisme avant l'heure ?
Mourir pour l’être aimé, au sommet de sa gloire, c’est s’assurer l’éternité d’un sentiment trop souvent fugace et qui aurait pu n'être plus avec le temps, qu'une lointaine amitié ou pire sombrer dans l’indifférence. Mourir pour l’être aimé, c’était transformer son amour en œuvre d’art
"Je n’ai pas droit de déprécier le singulier chef-d’œuvre que fut son départ", dira Hadrien qui ordonnera que son favori disparu soit considéré comme un dieu et que les peuples de l'Empire lui vouent éternellement un culte solennel.
07 novembre 2020
America is still young !
Présidentielle américaine: Joe Biden remporte l'élection et devient le 46e président des États-Unis !
Y O U P Y !
Trump, le fou furieux stupide idiot menteur adipeux demeuré pervers escroc maffieux colérique a perdu !
Même si Biden ce n'est pas Kennedy ni Lincoln, ce sera toujours mieux que ce salaud qui a failli mettre le feu au monde avec sa mégalomanie !
La première femme de couleur à la vice-présidence !
le retour des valeurs humaines et de l'entraide !
Trump a été dégagé, Berlusconi a été dégagé (il n'est pas encore mort ce vieux paillasson italien ?), il reste à dégager Johnson à Londres et Erdogan à Ankara, puis les autres roitelets décadents des pays barbares et le monde retrouvera la paix et son lustre !
S.U.P.E.R. !!!!