Combien ordinaire peut être notre vie aux yeux des autres. Tout le monde ne vit pas dans une superproduction hollywoodienne en cinémascope comme on disait avant. Chacun de nos jours est pareil à celui d'avant et à celui qui vient. Pourtant, même aux heures les plus communes, résonne une petite musique joyeuse. Les rites et les habitudes, les obligations et les manies qui meublent nos heures sont étayées par une lumière ineffable. Celle de l'amour que nous nous portons. Tant pis pour les rigolards qui se gausseront. "Regardez-les se vautrer dans le bonheur, ils sont tout ce qu'on peut désirer, ils sont jeunes encore, ils sont beaux, ils sont riches et en bonne santé." Oui certes, la jeunesse n'est pas encore trop éloignée mais pourtant déjà les premiers signes d'un autre âge se font voir, subrepticement , à l'improviste comme ce jeune gars de quinze ou seize ans tout à l'heure dans la rue qui m'a parlé en me disant "Excuse me, sir", là ou il y a quelques années il aurait lancé un "sorry dude"... Oui certes la beauté que donne une vie saine, des activités sportives et un esprit apaisé. Riches ? Si gagner bien sa vie, venir d'un milieu où à force de travail et d'idées on a bâti un patrimoine qui s'étend, oui nous le sommes. Mais plus que tout ce qui est important et qui rend ces jours si limpides et heureux, c'est cette affection profonde, irréfléchie, vraie, ancienne, nourrie chaque jour et chaque nuit de ce lien merveilleux qui nous fait être un tout en demeurant nous-même. Je suis heureux avec toi et je te sais heureux avec moi. La vie s'écoule paisiblement et c'est bien.
Et puis il y a nos corps qui se sont rapprochés il y a longtemps déjà, par un hasard ou par la providence. Ton regard qui plongea dans le mien. Ton sourire timide puis ce geste que tu as eu, détournant subitement tes yeux, poussant ta tête en arrière, avec ta mèche qui est tombée sur ton front. ton geste de la main pour remettre ta chevelure en place et de nouveau ton regard. Comme pour t'assurer que le mien était toujours posé sur toi. Ta main qui tremblait un peu quand nous nous sommes retrouvés dans le couloir en partant. Le passage était si étroit que nous nos corps se frôlaient. Une grande électricité soudain s'est emparée de mon épiderme puis du tien et nous nous sommes embrassés. C'est main dans la main que nous sommes sortis. Et cette ébauche de lutte amoureuse dans l'ascenseur. Ta respiration devenue rauque. Ton sexe dur contre ma hanche. Puis tu m'as raccompagné jusqu'à ma voiture. Nous ne nous sommes plus revus pendant dix jours. Cette tension merveilleuse qui croissait entre nous et qu'il a fallu interrompre soudain. L'envie d'aller plus loin, la peur d'aller trop vite et de rompre le charme...
Tu reprenais tes
cours, j'avais une mission à Chicago. Ton message sur le répondeur quand
je suis rentré. Mon émotion lorsque j'ai entendu ta voix dans la petite boîte grise. Puis quelques jours de patience et d'angoisse, et soudain, un soir, le coup de
sonnette. Ta présence dans l'encadrure de la porte quand j'ai ouvert. Ton beau visage
radieux, ce sourire merveilleux qui habite mon âme, ton regard hésitant.
Tu t'es jeté sur moi, cherchant ma bouche avec la tienne, sans me laisser le temps de fermer la porte. L'odeur de ta peau, le chatouillis de tes cils contre mon cou, ma main dans tes cheveux. Nos deux corps soudés.Tu n'es jamais plus reparti...
Je ne souhaite plus compter les jours, les mois, les années que nous avons passé ensemble. Ce ne sont que des moments de joie, de tendresse, de délire, de rire et de bonheur tranquille. Nos familles surprises au premier abord, dubitatives aussi. Un jeune étudiant, athlète, l'un des plus populaires de son université et un français un peu plus âgé, qui ne resterait pas car les français ne restent jamais longtemps en Amérique, ensemble, fous amoureux l'un de l'autre, épanouis, sains, heureux... Une image de rêve pour un film publicitaire des années d'après-guerre. Non pas, finalement. Ils en conviennent tous aujourd'hui. Cela dure toujours et seule la mort nous séparera, mais aux yeux du monde seulement. Nous aurons l'éternité pour nous, j'en suis convaincu. Et pour cela, Toi, mon age, mon frère, mon ami, ma lumière, je te dis merci.
Je ne souhaite plus compter les jours, les mois, les années que nous avons passé ensemble. Ce ne sont que des moments de joie, de tendresse, de délire, de rire et de bonheur tranquille. Nos familles surprises au premier abord, dubitatives aussi. Un jeune étudiant, athlète, l'un des plus populaires de son université et un français un peu plus âgé, qui ne resterait pas car les français ne restent jamais longtemps en Amérique, ensemble, fous amoureux l'un de l'autre, épanouis, sains, heureux... Une image de rêve pour un film publicitaire des années d'après-guerre. Non pas, finalement. Ils en conviennent tous aujourd'hui. Cela dure toujours et seule la mort nous séparera, mais aux yeux du monde seulement. Nous aurons l'éternité pour nous, j'en suis convaincu. Et pour cela, Toi, mon age, mon frère, mon ami, ma lumière, je te dis merci.
2 commentaires:
Maurice :
Je croyais lire une page d'un de mes romans chouchoutés... quel désir de paroles... c'est beau quand même le français.
Lecteur anonyme merci, je prends ton commentaire comme un joli compliment...
Enregistrer un commentaire