Je me souviens de la première fois où je t'ai aperçu, sur la plage, tu descendais par le chemin de la dune, loin derrière tes amis qui arrivaient en courant. Tu marchais doucement, chacun de tes gestes avaient l'élégance et la grâce d'un jeune faon. cette manière de porter ta serviette, ton sac dont les lanières mettaient en valeur de jolis pectoraux d'athlète en herbe, cette poitrine si joliment bombée que j'ai si souvent caressée pendant ces trop courtes années où je fus comblé par ta présence à mes côtés, le jour comme la nuit... Ton profil qui se détachait sur le bleu du ciel...
Tout bascula dans ma vie en un instant. Je devais te parler, m'approcher de toi et te donner ma vie, mes biens, mon cœur et mon âme. Tu m'as dit bien plus tard, un soir en revenant du gymnase, que tu avais senti mon regard en arrivant sur la plage. et puis tu m'as dit aussi que tu t'étais levé ce jour-là avec la certitude qu'un évènement important allait se produire. Tu pensais à Agreste dont tu étais un peu amoureux et qui avait plusieurs fois répondu à tes sourires sans aller plus avant. Tu savais... Il aura fallu cette tempête, le ciel si clair soudain changé en sombres nuages, la mer rugissante, la foule un instant plus tôt alanguie sur le sable et dans les rochers qui fuyait l'orage et la pluie, pour que nous puissions nous rencontrer enfin. tu étais nu et trempé, tes jolies boucles trempées collaient à ton visage te donnant un air d'enfant triste. Sous les grondements du tonnerre, dans l'obscurité qui recouvrait les lieux, tu semblais incarner la grâce et la fraîcheur de l'été, la pureté des ciels d'Italie, la perfection de la lumière qui irradie la Grande Grèce au matin. J'étais prêt à adorer mon nouveau dieu, celui que j'avais depuis toujours attendu.
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