Quand il faut reprendre le chemin de la vie quotidienne, celui qui nous conduit vers le monde extérieur, les autres ; celui où nous perdons notre vie pour la gagner, où nous dépensons notre énergie à plaire, à convaincre, à réfléchir aux moyens qui vont nous permettre de faire toujours plus et le plus souvent au détriment d'autres qui font la même chose et ressentent - plus ou moins - les mêmes choses, il est bon de se souvenir des gestes de la personne aimée. Les sons que tu émets quand, à peine revenu de tes rêves, tu bouges un peu, étirant ton corps nu lové il y a encore un instant contre le mien, ton beau visage et tes mèches bouclées sur ton front, tes longs cils et tes paupières pâles que j'ai toujours envie d'embrasser... Ton odeur aussi, un peu sucrée, un peu acidulée. Tu n'as pas cours ce matin. Tu sortiras le chien, passera chez zabar's pour racheter du parmesan. prends-donc du Shropshire Blue et de ce fantastique Pecorino. On se verra ce soir. Hadrien laisse Antinoüs sous la garde de Morphée, et plus prosaïquement, du chien Brinkley qui n'a rien d'un cerbère et préfère dormir sur le tapis, au pied du lit...
Dans la bibliothèque Tommy dort aussi. Il est de passage et repart Mardi pour Philadelphie. Il a grandi. C'est un beau jeune homme. Un futur ingénieur. encore deux ans et il sera diplômé. Il rêve de partir en Asie pour travailler. Son ami est de Hong-Kong. Beau métis au sourire ravageur (vu sur la photo que Tommy a mis en fond d'écran sur son smartphone). Il est vraiment charmant, couché ainsi sur le sofa. Il ronfle un peu, comme ce doux gémissement qu'ont les chiots ou les chatons quand ils rêvent en dormant. Quand j'ai fait la connaissance de Tommy, il revenait d'un stage en France. il avait visité Bordeaux et le Médoc. c'est là qu'il avait rencontré mon frère, je ne sais plus trop chez qui. De fil en aiguille, nous avons sympathisé à son retour ici. Lorsqu'il revient à New-York, c'est chez nous qu'il vient dormir. Brinkley l'aime beaucoup car le bougre lui donne toujours quelque chose à grignoter. Encore une pensée toute simple qui me donne du courage pour repartir vers Manhattan... Drôle comme chacun des détails de ma petite vie tranquille prend un nouveau sens. est-ce que je suis en train de devenir sage ? De vieillir ? Chaque moment passé avec ceux que j'aime prend une signification plus intense, plus forte et plus belle aussi. C'est peut-être cela le bonheur ou du moins ai-je conscience d'une manière plus acérée de la chance qui m'a été donnée. Allez, il faut que j'y aille.
Seule joie en perspective dans ma journée de labeur : le déjeuner avec mes amis Andrew et Lena qui me rejoindront avec une amie à eux, au Viand, un coffee-shop sur Madison Avenue. Un petit endroit où on mange vraiment bien dans une ambiance très cool. Lena travaille sur Lexington Avenue. C'est elle qui nous a déniché ce petit coin très cosy. Après, des rendez-vous, une réunion. Puis enfin, le retour at home.
Un petit mot au concierge. Je rajuste mon manteau. le temps est mitigé. 55° F au baromètre. Il va certainement pleuvoir. Ne pas oublier de ramener les vêtements laissés au pressing samedi. Encore une semaine ordinaire...
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