Avec l'été qui vient
De bien des choses, je me souviens.
Notre première rencontre
Ton regard déjà tendre
Et puis ce geste délicieux
quand avec tes amis tu es reparti
de ce bar où je venais pour la première fois
Tu as levé la main, discrètement
Personne n'en a rien su
Il n'y a que moi qui l'ai vu
Avec l'été qui vient...
Ces vers mal tournés et jamais retravaillés, je les ai écris pour Eric, un garçon croisé par hasard dans un bar de la ville où j'ai grandi. Freshman, je goûtais depuis quelques mois aux délices de ma nouvelle liberté d'étudiant. Favorisé, j'occupais avec une de mes sœurs le bel appartement de la famille, j'avais une voiture, de l'argent, et les parents très occupés par les vignes ne s'occupaient guère de nous qu'ils jugeaient désormais assez grands pour se débrouiller seuls. J'avais une petite amie. Je sortais beaucoup mais restais encore bien mal dégrossi, timide et tellement peu sûr de moi. Je n'avais pas dix-neuf ans.
Ce soir-là, es mais et moi, nous nous étions esquivés d'une soirée trop morne. Un de ces rallyes où nous croisions toujours les mêmes têtes. Un nouveau bar venait d'ouvrir. On en parlait beaucoup à la fac. Nous y sommes allés. Je pénétrais à peine les lieux que j'en aimais l'ambiance. Et puis, au comptoir, entouré d'un groupe de filles et de garçons, il était là. Brun, les cheveux bouclés, une allure dégingandée, souriant, avenant et visiblement très apprécié du petit groupe qui semblait former une cour à ses pieds. Il me vit dans le grand miroir qui couvrait le mur derrière le bar et se retourna. Il plongea ses yeux dans les miens et je fus en une fraction de seconde comme pénétré par une onde magique, électrique. C'était fin juin, je venais de terminer mes examens, l'année scolaire se terminait. J'allais partir sur le bassin rejoindre la famille. Il y partait aussi. Nous nous sommes revus, une fois, deux fois puis tout se passa très vite. Je me souviens... Notre premier baiser dans sa voiture. La buée sur les vitres. Son rire. Puis notre première nuit, dans ma chambre...
1 commentaire:
Très belles lignes, une fois encore.
Est-il raisonnable d'espérer les voir publiées, un jour ?
Merci.
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