Comment expliquer ce qui nous arriva ? C'était il y a tout juste vingt ans et quatre jours. T'en souviens-tu exactement ? Je crains que tu n'y songes plus guère. Tu es tellement dans le présent. Ce n'est pas que je veuille te le reprocher, mais cela me fait peur parfois. Quand nous nous regardons dans la glace, nous ne voyons plus tout à fait nos corps ni nos visages comme nous aimions les contempler avant. Bête à dire, n'est-ce pas mais j'ai besoin de le dire. Je sais que tu le comprends. C'est normal après tout, j'ai cinq, presque six ans de plus que toi... Tu vagissais encore dans tes langes quand déjà j'apprenais à lire à l'école et faisait des spectacles de marionnettes pour mes peluches. Trouvé sur le net des images qui illustrent bien notre relation. "Nos aventures" comme tu dis dans ton français délicieux. Tu voulais dire "notre" aventure car nous sommes l'un pour l'autre, l'un avec l'autre depuis tellementd 'années et c'est bien.
La première fois, chez tes parents quand ils ne savainet pas encore pour toi, et pour nous encore moins, Le baiser très chaud échangé dans l'escalier de la maison familiale quand nous descendions pour dîner, après nous être changés selon les rites très vieille angleterre de ta famille. Le fils aîné, athléte primé, élève doué et plein de promesses et son ami, partenaire de tennis et de natation. Le petit frère qui nous a vu et en nous rejoignant mit son doigt sur sa bouche avec un sourire complice. notre gêne en même temps que l'envie de rire et ce désir qui se crispait entre nos jambes...
Il y eut ce voyage en Egypte. Les ombres d'Hadrien et d'Antinoüs nous accompagnèrent. Je voulais absolument découvrir le lieu possible du tombeau dressé par l'empereur pour le jeune dieu qui s'était donné la mort dans les eaux sacrées du Nil. C'est là qu'est né ce jeu entre nous où tu me fis ton empereur en te faisant identique au jeune bythinien. Ta beauté qui irradie ma vie depuis ces merveilleuses semaines passées ensemble sur le continent africain. Notre visite ensuite au musée Cavafy à Alexandrie, puis le bateau qui nous amena en Grèce. Corfou puis Napls et Capri où c'est Tibère et ses éphèbes qui renaissaient chaque nuit de nos lectures autant que de nos ébats...
L'amour, le merveilleux dieu Amour s'était emparé de nos coeurs une fois pour toutes et rien ni personne depuis n'est venu ternir cet azur limpide qui est notre ciel. Vivre avec toi, dormpir avec toi, baiser avec toi. Nous sommes amants, amis, frères tour à tour et je pris les dieux chaque jour pour que notre vie ne cesse jamais d'être cette succession de joies et de bonheurs. Tu vas encore me traiter de romantique éhonté et te moquer, mais je vois bien ton regard posé sur moi quand parfois, tu rentres après moi et que je suis déjà couché. Ce regard si clair qui soudain se remplit de tendresse. Nous sommes si bien ensemble.
Notre désir est aussi fort qu'aux premiers jours, il y a plus de quinze ans. Ta beauté, ô mon Antinoüs mille fois plus suave et appétissante qu'en ce temps-là et mon amour pour toi, mon désir de toi, encore plus fort, encore plus ardent.
1 commentaire:
c'est beau,
le ton entre la retenu et l'abandon est très stylé
c'est vrai que le romantisme est à fleur de mot
et une ligne narrative digne de la renaissance
bon anniversaire?...........
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