En lisant le blog de Frank Beacham qui souhaite un joyeux anniversaire à Van Morrison qui fête ses 77 ans aujourd'hui, j'ai découvert une billet qu'il rédigea sur Neal Cassady dont je viens de trouver dans ma librairie d'occasion préférée sur Saint Marks Place, dans East Village,"As Ever" la correspondance d'Allan Ginsberg avec Cassady. Excellent article de Beachham, comme d'habitude qui m'a permis de découvrir ce qui est je crois la seule interview filmée de Neal Cassady, à New York justement, extrait du documentaire réalisé en 1993 par Jerry Aronson.
J'avais déjà lu les lettres écrites par Cassady entre 1944 et 1950 traduites en français et j'avoue que son écriture me fascine. je comprend l'influence qu'il a pu avoir sur Kerouac, Goinsberg et d'autres. Brillant, grand lecteur, ce fils de clochard alcoolique qui a fini tristement (d'une overdose disent certains, d'un refroidissement d'autres et même depuis quelques années, tué par les balles de la police mexicaine...
On ne saura jamais, son corps a été incinéré par la police justement aussitôt le décès constaté), est le précurseur de la Beat Generation, bisexuel ou pansexuel, désinhibé dans un pays prude à l'accès, sincère et direct dans une Amérique hypocrite et coincée. Wouah ! quel personnage. Pourtant cet ardent baiseur, se vendait pour gagner de quoi subsister dans son extrême jeunesse (aujourd'hui, on dirait plutôt call-boy ou escort...), indifféremment aux femmes et aux hommes, grand amateur de filles depuis son adolescence (il s'est marié à 17 ans et a fait des enfants à pas mal de nanas), a aimé aussi couché avec des garçons et des hommes. N'a-t-il pas été l'amant de Allen Ginsberg ? On dit aussi qu'il a découvert le sexe avec son mentor Justin Brierly quand il avait 16 ou 17 ans. De quoi faire enrager l'Amérique d'aujourd'hui dans sa pruderie et son homophobie latente en montrant que la sexualité n'est pas binaire et qu'on peut aimer baiser les filles autant que les garçons.
Et puis, Cassady montre aussi autre chose par sa vie sentimentale : fille ou garçon, les gens avec qui il couchait, il leur trouvait toujours quelque chose à aimer et chacune de ses rencontres amoureuses était un coup de foudre, un amour vrai et profond. De quoi remettre en question les préventions des jeunes des années 2020, qui préfèrent de plus en plus étouffer leur désir et leur curiosité, en s'interdisant de s'aventurer là où ma génération et celle d'avant la mienne, qui n'avait pas encore connu le sida et s'était libérée de la pression morale des religions et de la bienséance, nous nous sommes aventurés pour notre plus grand bonheur. Je connais beaucoup de garçons de seize ou dix-sept ans visiblement attirés par les garçons ou parfois par les hommes plus mûrs qui souffrent et luttent pour ne pas céder et vont avec des filles par convenance sociale ou morale. Régression terrible ce me semble.
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