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15 novembre 2024

Les corps parfaits...

Cela pourrait être le titre d'un roman. Il faudrait s'interroger dès les premières pages sur ce qu'est la perfection ? Peut-on en définir les critères ? Parviendrait-on à harmoniser "les goûts et les couleurs" ? 

Au fil de mes promenades virtuelles dans l'univers virtuel d'internet, depuis mes années étudiantes jusqu'à aujourd'hui, j'ai collationné bien des images de jolis garçons, bien faits, agréables à regarder sous toutes les faces que les modèles et l’œil du photographe offrent au regard du visiteur, regard curieux souvent, frelaté souvent, malsain parfois hélas, pleins d'arrière-pensée, de jalousie confuse ou d'innocence pour les plus jeunes à la recherche d'un idéal physique qu'ils souhaitent atteindre. 

Souvenir de l'adolescence, où trop souvent mal dans notre peau dégorgeant de sébum, complexé par des épaules trop étroites, des os trop saillants, un sexe trop gros (moindre mal pour l'estime de soi) ou trop petit, la poitrine raplapla et l'absence de poils ou leur excès... Bref jouer les voyeurs par le miracle d'internet peut aider le jeune garçon travaillé par sa puberté et conscient de sa vigueur et des potentialités de développement de son corps, à se lever une heure plus tôt le matin pour faire des tractions et des pompes, aller à la piscine ou en salle de gym. 

Cela aide ceux qui, vieillis, esseulés souvent, peuvent rêver en matant ces images répandues par des milliers de sites faciles d'accès, qui leur rappellent ce qu'il furent, qui rappellent aussi leurs amours passées, amours tarifées ou solennels engagements clandestins pour les générations d'avant, affichées et militantes pour celles qui suivirent. 

Certains diront qu'un corps parfait est un corps d'homme adulte, jeune encore mais à la virilité mature, corps charpentés velus, barbes et moustaches. D'autres ne vibreront que devant le corps des éphèbes, à peine sortis de l'enfance, jeunes pubères innocents ou faisant semblant de l'être, maîtres dans l'art du consentement ou du refus, lisses, imberbes, bien proportionnés. 


Des bruns, des blonds, des roux, à la peau blanche ou brune...Caucasiens, ou asiatiques ou d'orient... Hadrien n'a jamais aimé, même avant d'avoir l'âge qui plaît aux dieux et de ressentir le frétillement unique qui vient aux garçons avec les premiers poils pubiens, que les jeunes hommes à la lisière de l'enfance et de l'adolescence. La face irradiée d'innocence mais le regard déjà gourmand et le corps affamé en permanence. 

Antinoüs en est le dieu, le symbole. Ici avec cette habitude d'aller au plus simple, on parle des twinks. Virils mais tendres, purs physiquement mais dont l'innocence - au sens de territoire inconnu et de méconnaissance de la physiologie mâle autant que féminine - n'est guère plus que dans les propos, les peurs, la timidité devant le passage à l'acte. 

Ils s'entraînent à la palestre ou à la piscine et leurs sexes font leur apprentissage dans les vestiaires, les camps dans la nature ou les longs périples sur les océans. 

Leur jeune âge, l'entraînement sportif, la compétition entre eux, le sang chaud et la sensibilité qui leur fait chercher l'amour parmi leurs camarades au quotidien, avant que de s'attacher à la femme pour se prolonger éternellement dans les enfants qu'elle leur donnera... Tout cela est parfois suspect dans le monde d'aujourd'hui, mais remonte pourtant à la nuit des temps, bien avant Alexandre, bien avant Rome.



 

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