12 juillet 2011
10 juillet 2011
Sunday morning
Gert est arrivé de Graz hier soir. Nous sommes allés le chercher à l'aéroport. Il n'a pas changé, un peu plus fort, un peu plus masculin. J'aime son regard clair sous ses longs cils blonds. Ses épaules carrées, sa musculature harmonieuse. Il a découvert les joies de la musculation en même temps que l'aviron ici à l'université. Un parfait student Gert : soirées avec son professeur de littérature, longues séances de sport, une dentition d'un blanc redoutable, une carrure de jeune demi-dieu descendu de l'Olympe. De quoi faire flasher le jeune Hadrianus. Et puis pour une fois qu'un européen ne faisait pas tâche parmi tous ces ricains nourris aux flocons d'avoine et aux muscles sur-puissants. Comme le gouverneur de Californie, Gert est autrichien. Son père est diplomate et sa mère écrit de très beaux livres pour enfants. Il a deux sœurs et a perdu un jeune frère dans un accident de ski quelque part dans les Alpes. Il a su avant nous tous qu'il préférait les garçons mais rien dans son attitude, sa vie, sa voix ne l'indique. Pourquoi après tout faudrait-il que quelque chose l'indique après tout et qu'est ce qu'il y a à indiquer ? Gert a deux très bons amis à New York en plus de nous autres. Carla qu'il a connu dans un camp de jeunes et mon ami Anton le slave amateur de gastropodes (voir mon billet à son sujet). Je crois qu'ils ont été amants. Gert est ici pour trois semaines puis il se rend dans l'Oregon pour je ne sais plus quel motif, ni chez qui.
Il est neuf heures passées. Il dort encore sur le canapé du bureau que nous venons d'acheter. Le chien qui a dormi à ses pieds a compris que c'était l'heure de la sortie matutinale. La journée sera belle. J'essaie de ne pas faire trop de bruit, mais le jeune autrichien dort comme une souche. Dans l'avion il n'avait pas pu dormir à cause de deux bébés jumeaux qui n'ont pas arrêter de pleurer. Question de dents qui poussent a-t-il expliqué avec philosophie. Il dort sur le dos, une jambe repliée l'autre tendue sous le duvet. Il est torse nu. J'aime regarder un garçon qui dort, abandonné, fragile mais pourtant livré dans toute sa force et sa virilité. Dans les films, le mateur soulève en hésitant les draps pour admirer le corps dans son ensemble... Pour ma part, je me suis contenté de ce qu'il offrait au regard. Brinkley avait très envie de sortir.
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26 juin 2011
Ain't Nothin' Like The Real Thing
Bruce Weber dit tout haut ce que d'autres susurrent, la voix couverte par les éructations des folles de la gaypride... Quand la beauté, la sensualité et la liberté ne forment qu'un, le bonheur de l'homme est à sa portée.
25 juin 2011
Le mariage gay légalisé dans l'Etat de New York.
New York a vécu une nuit de célébration vendredi après l'approbation par le Sénat de l’État de la loi reconnaissant le droit au mariage homosexuel, par 33 voix contre 29, un vote historique après des années d'échec devant cette chambre haute.
Le projet de loi avait été approuvé jusqu'ici quatre fois par l'Assemblée, mais avait toujours été rejeté au Sénat. Des explosions de joie ont accueilli le scrutin dans les quartiers à forte concentration homosexuelle, notamment Greenwich Village, à l'ouest de Manhattan, où des dizaines de militants étaient réunis depuis le début de la soirée. Le document avait besoin de 32 voix sur 62 pour être adopté.
Le vote du Sénat de New York va faire de cet État le sixième, et de loin le plus important aux Etats-Unis, à reconnaître le mariage entre personnes de même sexe. Son gouverneur, Andrew Cuomo, qui est à l'origine de la présentation du document et est un ardent défenseur du droit au mariage homosexuel, le promulguera prochainement. La légalisation du mariage homosexuel concernerait 42.000 couples élevant 14.000 enfants, selon une estimation et doublerait la proportion de la population américaine vivant dans des Etats autorisant la mariage entre personnes de même sexe.
Jusqu'idi, cinq Etats, l'Iowa, le New Hampshire, le Massachusetts, le Connecticut et le Vermont le permettent. D'autres Etats comme Hawaï, la Californie, le Nevada, l'Oregon, Washington DC et le New Jersey proposent des unions civiles aux couples homosexuels, mais sans droit au mariage. Selon un sondage publié en mars dernier, la majorité des Américains sont désormais favorables au mariage homosexuel, par 53% contre 44%.
14 juin 2011
12 juin 2011
Rêverie
Joie de ce dimanche matin paisible et paresseux. Le frère de Paul qui est avec nous pour le week end a sorti le chien, préparé le petit déjeuner (oeufs brouillés et saucisses, porridge, thé fumant, jus d'orange, saumon fumé et muffins anglais... le bonheur), et mis ce disque de Doris Day que j'adore. Les journaux du Week end, le chant des oiseaux dans les arbres, le ciel dégagé, la lumière... Des petits bonheurs qui font que la vie vaut vraiment la peine d'être vécue. Paul dort encore. Son visage est détendu, pur comme celui d'en enfant. J'aime son corps nu, cette peau mate et lisse abandonnée sur le drap immaculé. La courbe de ses reins, ses fesses musclées, ses épaules musclées et sa nuque longue, dégagée où je dépose un baiser pour le réveiller. Il grogne un peu, tourne la tête puis se retourne et se love contre moi dans un profond soupir. Je désire son corps offert, son sexe dressé, sa peau veloutée, mais le petit déjeuner est prêt, il faut se lever.
I love you so
Depuis le jour où nous nous sommes rencontrés, ce jour ensoleillé où pour la première fois nous nous sommes parlés, où ton regard sur le mien s'est posé. Quand un sourire sur tes lèvres a répondu à ma bouche bée, ce jour où j'ai cru que sous mes pieds le sol se dérobait et que nous avons pris un café... Le premier baiser, ta main qui serrait la mienne et notre première nuit... Rien n'a changé, sauf que de plus en plus, chaque jour, chaque nuit, je vois notre amour augmenter...
01 juin 2011
24 mai 2011
23 mai 2011
Les livres sont comme des boussoles et guident notre vie
Retrouvé pare hasard les pages admirables que Françoise Sagan a écrit sur sa découverte de Proust... "... Je découvris aussi en lisant Proust, en découvrant cette superbe folie d'écrire, cette passion incontrôlable et toujours contrôlée, je découvris qu'écrire n'était pas un vain mot, que ce n'était pas facile, et que contrairement à l'idée qui flottait déjà à l'époque, il n'y avait pas plus de vrais écrivains que de vrais peintres ou de vrais musiciens. je découvris que le don d'écrire était un cadeau du sort, fait à très peu de gens , et que les pauvres nigauds qui voulaient en faire une carrière ou un passe-temps n'étaient que de misérables sacrilèges. Qu'écrire demande un talent précis et précieux et rare - vérité devenue inconvenante et presque incongrue de nos jours; au demeurant, grâce au doux mépris qu'elle éprouve pour ses faux prêtres ou ses usurpateurs, la littérature se venge toute seule : elle fait de ceux qui osent la toucher, même du bout ds doigts, des infirmes impuissants et amers - et ne leur accorde rien - sinon parfois, par cruauté, un succès provisoire qui les ravage à vie". (extrait de "Avec mon meilleur souvenir")
French bashing : zut et rezut !
Le 71 Broadway, près de Trinity Chruchl'appartement de DSK a vue sur le ravissant jardin-cimetière |
Dès que la France fait un truc qui dépasse un peu le politically correct des yankees, ça y est, le pays entier est la risée de tous et l'opprobre tombe sur nous. les médias sont déchainés. Jusqu'au balayeur hier matin avec qui j'ai souvent parlé de la Paris qui me jette un ironique "Alors les français tous marxistes gros pervers" qui se voulait certainement une plaisanterie aimable... DSK coupable ou non est un poison.
Ce n'est pas Julien Ducourneau, le secrétaire de la section du PS pour l’État de New York qui dira le contraire. DSK aurait été surpris au lit avec un groom de l'hôtel, on aurait rigolé mais il serait toujours président du FMI et possible présidentiable ! Ce Ducourneau au fait, il est bordelais lui aussi et gay. Il bosse dans une compagnie locale de cosmétiques et vit du côté de Greenwich Village avec son copain américain. la colonie bordelaise est bien étoffée. C'est un retour aux origines. Lors de la guerre d'Indépendance, nombreux furent les jeunes bordelais à venir sur les bords de l'Hudson. Certains s'enfoncèrent vers l'Ouest mais beaucoup sont restés sur la côte Est. Nous reprenons le flambeau en fait. Moyenne d'âge 28 ans, beaucoup de mecs et une énorme passion pour NYC !
22 mai 2011
21 mai 2011
Dogs by Bruce Weber
J'aime cette photo du grand photographe des corps et de la mode. Elle me ramène à ma saison préférée, celle des grandes vacances. Il fait si beau ici que l'on ne peut pas songer à autre chose qu'à la plage et aux vagues... L'été n'est plus très loin et avec les délices du soleil, du sable et de la mer, revient aussi le bonheur de dormir nu la fenêtre ouverte laissant pénétrer les effluves de l'océan proche, ce bruit lancinant qui berce et emporte. Contempler le corps de l'aimé, sa peau halée couverte d'un léger duvet blond, ses muscles durcis par les longues baignades, les virées en bateau, les courses sur le sable. Contempler son sourire quand il dort et au petit matin, quand lové contre mon corps, le désir se réveille et nous emporte vers d'autres rives...
Il y a des garçons que le corps des garçons n'attire pas. Le désir n'effleure jamais leur regard. Se peut-il qu'il existe vraiment des natures totalement, exclusivement, absolument hétérosexuelles ? Y-a-t-il vraiment des mâles assez honnêtes qui après avoir recherché au plus profond de leur mémoire, peuvent certifier n'avoir jamais ressenti ne serait-ce qu'une bribe de désir pour leur copain d'enfance, un garçon plus jeune ou plus âgé, un athlète aperçu au gymnase ou dans les douches ? Va-t-on toujours naturellement et uniquement vers la femme ?
Quand j'avais quinze ans, je sortais avec des filles dont je tombais amoureux. Souvent. J'essayais - par instinct - de les coucher dans mon lit et mon désir était alors intense. Peu se laissaient faire malgré l'amour qu'elles semblaient me porter, mais quand je rencontrai des filles dont l'ardeur rejoignait la mienne, l'assouvissement du plaisir, s'il me procurait une intense satisfaction, cette explosion des sens qui ne dure qu'un instant quand, enfoui en elles j'arrivais à l'orgasme, me laissait toujours un goût d'inachevé. L'honneur et l'instinct étaient saufs. Mais pas mon cœur ni mon âme. Je ne savais pas pourquoi je restais insatisfait une fois passé le sentiment d’orgueil et de victoire de se sentir un homme, pensant que cela venait de mon inexpérience ou de ma jeunesse, ou d’un défaut physique… Quand la première fois, j'ai connu le corps d'un autre moi-même - nous préparions notre bac ensemble - et que notre jouissance est lentement montée après de longues minutes de caresses, de découverte du corps de l'autre, j'ai reconnu ce plaisir absolu qui montait et explosa dans tout mon corps à la fois. Jamais une femme ne m'a donné autant de plaisir que la plus ratée de mes relations avec un garçon. C'est bien de reconnaissance dont il s'est agi cette nuit-là. Comme si la sensation de nos deux corps unis dans une même sueur, nos muscles tendus, la douceur de nos peaux, nos jambes et nos bouches mêlées, était un retour vers l'authentique, l'évidente harmonie des sens. L’unité retrouvée… Le plaisir des dieux.
20 mai 2011
Abercrombie & Fitch by Bruce Weber
Les modèles de chez Abercrombie, le plus souvent étudiants recrutés sur casting sont toujours magnifiques. certains deviennent mannequins professionnels, mais la plupart, une fois immortalisés par l'objectif du grand Bruce Weber, repartent vers leur anonymat. Ils sont l'image de la vigueur et de la santé yankee, un peu le prolongement du look Kennedy des années 60, sportifs, WASP (white anglo saxon protestant) et très très sexy, vous ne trouvez pas ?
Une amie parisienne qui travaille à côté de la boutique que la marque vient d'ouvrir sur les Champs Élysées m'a dit que 101 beaux mecs au torse avantageux et imberbe (à la Bruce Weber je vous dis) arpentent le trottoir depuis quelques jours torse nu donc, en jean et blouson de la marque. Ils se font photographier avec les passantes et, ô surprise, il y a autant de jeunes gars entre 16 et 20 ans que de petites minettes excitées. Et puis cela sent l'eau de cologne Abercrombie dans tout le pâté de maison. font les choses en grand chez A&F. J'en connais qui doivent faire la queue pour pénétrer dans ce haut lieu de la mode yankee qui fait fureur dans le monde entier. Faut avouer que c'est super, confortable, sans prétention et pas cher mais je ne sais pas si les prix français ne sont pas plus élevés que les nôtres ici !
"Difficile d'être un homme, il faut en avoir envie", Feu Follet de Drieu la Rochelle
Je n'ai plus quinze ans, je devrais avoir parfaitement assimilé certains fondamentaux qui permettent à l'homme devenu adulte de s'éloigner des brumes de la rêverie romantique de son adolescence. Mais qu'en est-il en réalité ? Je relisais la nuit dernière "Feu follet" de Drieu la Rochelle. Il y a dans la bibliothèque de mes parents au château tous les romans de cet écrivain dont les choix pendant la guerre ne furent pas les bons. Comme Brasillach et d'autres, la peur du bolchévisme, la conscience d'un monde qui se précipitait vers une barbarie qui mettrait tôt ou tard à mal les valeurs de notre civilisation, la laideur du prolétariat suant et luttant comme le mettait en avant les soviétiques, tout les poussa dans les bras des nazis. Dieu que le piège était gros. facile à dire des années après : la beauté de l'ordre nouveau fascinait ces artistes brillants pétris de valeurs puisées dans les écrits des penseurs grecs et romains. Le défilé de ces jeunes dieux blonds laissait croire à l'avènement d'une civilisation de la beauté et de l'esthétique... Mais je ne suis pas là pour dresser une défense de la collaboration des intellectuels au fascisme, ni pour les défendre ou les accabler. Drieu a laissé une œuvre magnifique que son suicide a laissé inachevée. "Feu follet" m'a interpelé. Cet homme-enfant qui se détruit parce qu'il prend conscience qu'il ne sera jamais adapté au monde des adultes ni aux valeurs qui s'y déploient. Drieu La Rochelle n'était pas amateur de garçons, sauf à savoir en ressentir la beauté, il n'avait d'attirance physique, de pulsion sexuelle que pour les jeunes filles. Les femmes de ses romans sont de belles femmes juives, des jeunes femmes de la grande bourgeoisie ou de l'aristocratie, fières ou décadentes. Mais comme chez Montherlant, Gide ou Mauriac, la beauté des garçons traverse ses livres.
Revenons à la pensée que ce matin me tarabuste. Je suis encore jeune, plus un jeune homme mais un homme jeune. Enfin selon ce que je fais ou ce que je porte. Dans la tenue de trader efficace et rationnel, costume Tom Ford en super 100, mocassins Ferragamo de chez Saks, cravate Hermès et pochette blanche, je suis le mâle actif de la catégorie des décideurs posés, aux revenus très largement supérieurs à ceux de la moyenne. Quand je pars sortir Brinkley dans 91st St. Garden à Riverside Park, en bermuda et polo, je redeviens l'adolescent au look peu soigné les cheveux mal coiffés et sans complexe. On ne peut savoir si j'ai 500$ ou un seul dollar dans mon portefeuille, et je crois que les regards qui se posent sur moi n'ont pas la même signification que lorsque je marche sur les trottoirs de l'Avenue of Americas où je bosse. Pourtant je reste le même, un mec d'une trentaine d'années qui aime sa vie et qui reste celui qu'il était à 15 ans dans le bordelais, à 17 ans dans son collège anglais ou à l'université quand il avait 20 ans. Mais le temps passe et la société attend de nous que nous abandonnions le rêve qui nous porte enfant vers l'âge mûr. Combien d'entre nous parviennent à le conserver ce rêve ? Combien réussissent à ne pas se trahir ? Je vois autour de moi des dizaines de types qui compensent leur trahison par l'alcool, les relations sans lendemain, la drogue, et grâce au pouvoir que l'argent leur donne, par la consommation de biens matériels, de voyages aux Barbades, d'achats compulsifs à 3.000 $ l'objet...
Mais revenons au roman de Drieu la Rochelle. Alain, le héros est malheureux. Sa femme vientd e l'abandonner, mais le vrai malheur qui le ronge est ailleurs. Il est taraudé par une angoisse fondamentale, par un refus radical de l'âge adulte. Il vit dans une adolescence perpétuée et ne trouve rien dans le monde des hommes faits qui justifie qu'on tente de vivre et qu'on accepte de vieillir. Il se sent trop fugace pour exister en face de la pérennité des choses, des pierres, des rues, des foules... Rien de lui ne s'accroche au monde, rien ne vaut de durer.
"Difficile d'être un homme, il faut en avoir envie" dit-il. La drogue lui a permis un temps de prolonger de quelques années l'adolescence. Mais il est épuisé. Chez le héros de Drieu, l'absurde a vaincu - cette angoisse commune vieille comme l'homme, ce "spleen" terrible dont quelques uns parfois ne parviennent à se défaire qu'en mourant, le mal du siècle qui se répand depuis plusieurs siècles... Quand j'ai refermé le livre - il était cinq heures du matin - j'ai eu envie de pleurer. Pourtant ma vie ne m'apporte que satisfaction et j'aborde chaque jour avec enthousiasme. Le garçon qui dort à mes côtés est merveilleux. Il est beau, il est intelligent et il m'aime. Nos amis sont géniaux et je n'ai ni problème de santé ni ennuis d'argent, loin de là. Ma vie est un privilège que beaucoup pourraient m'envier et j'en suis conscient. Humblement. Mais j'ai parfois l'impression qu'une ombre plane au-dessus de moi qui n'est rien d'autre que la persistance de l'enfant que je fus qui portait en lui mille rêves et désirs que peu à peu celui que je suis aujourd'hui a abandonné et trahi...Lecteur, pardonne ce déballage un peu désordonné. Je vais prendre un café avec mes collègues.
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