Quoi de plus beau à regarder qu'un garçon endormi ? Dans les bras de Morphée, il est sans prévention ni défense, se livrant sans plus de pudeur, détendu, innocent, un demi-dieu qui s'abandonne. Combien il est difficile alors de contenir le désir. Ce serait si facile, un geste, une caresse et le plaisir de prendre sans lutter ce qui parfois nous est refusé...
08 décembre 2014
Ne dis rien, par Sofiane Bldi
Le dernier clip d'un jeune chanteur gay engagé, lecteur d'AnimulaVagulaBlandula :
01 décembre 2014
American Guys on Polaroïd By Jeremy Kost
Flowering confidence |
Jeremy Kost est un talentueux photographe plasticien. Il vient de sortir (octobre 214) un superbe ouvrage d'art intitulé Fractured dont les illustrations ornaient les murs du somptueux magasin Calvin Klein Collection de Madison Avenue.
L'artiste a travaillé avec Clavin Klein pour l'évènement en réalisant 12 tirages papier en grand format de ses œuvres installées sur les murs du magasin. J'ai assisté aux essais de tirage il y a quelques semaines par hasard.
A man's work |
Just enough Evan |
J'étais sur place quand le photographe travaillait avec les gens de la Lower East Side Print Shop, une imprimerie à but non lucratif qui collabore avec beaucoup d'artistes new yorkais et fait un travail formidable, au sixième étage d'un immeuble de la W.37th Street. Les tirages se sont vendus aux enchères, au Paddle 8 au bénéfice de l'association AIDS Community Research Initiative of America (ACRIA).
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Au matin d'un jour comme les autres
Quand il faut reprendre le chemin de la vie quotidienne, celui qui nous conduit vers le monde extérieur, les autres ; celui où nous perdons notre vie pour la gagner, où nous dépensons notre énergie à plaire, à convaincre, à réfléchir aux moyens qui vont nous permettre de faire toujours plus et le plus souvent au détriment d'autres qui font la même chose et ressentent - plus ou moins - les mêmes choses, il est bon de se souvenir des gestes de la personne aimée. Les sons que tu émets quand, à peine revenu de tes rêves, tu bouges un peu, étirant ton corps nu lové il y a encore un instant contre le mien, ton beau visage et tes mèches bouclées sur ton front, tes longs cils et tes paupières pâles que j'ai toujours envie d'embrasser... Ton odeur aussi, un peu sucrée, un peu acidulée. Tu n'as pas cours ce matin. Tu sortiras le chien, passera chez zabar's pour racheter du parmesan. prends-donc du Shropshire Blue et de ce fantastique Pecorino. On se verra ce soir. Hadrien laisse Antinoüs sous la garde de Morphée, et plus prosaïquement, du chien Brinkley qui n'a rien d'un cerbère et préfère dormir sur le tapis, au pied du lit...
Dans la bibliothèque Tommy dort aussi. Il est de passage et repart Mardi pour Philadelphie. Il a grandi. C'est un beau jeune homme. Un futur ingénieur. encore deux ans et il sera diplômé. Il rêve de partir en Asie pour travailler. Son ami est de Hong-Kong. Beau métis au sourire ravageur (vu sur la photo que Tommy a mis en fond d'écran sur son smartphone). Il est vraiment charmant, couché ainsi sur le sofa. Il ronfle un peu, comme ce doux gémissement qu'ont les chiots ou les chatons quand ils rêvent en dormant. Quand j'ai fait la connaissance de Tommy, il revenait d'un stage en France. il avait visité Bordeaux et le Médoc. c'est là qu'il avait rencontré mon frère, je ne sais plus trop chez qui. De fil en aiguille, nous avons sympathisé à son retour ici. Lorsqu'il revient à New-York, c'est chez nous qu'il vient dormir. Brinkley l'aime beaucoup car le bougre lui donne toujours quelque chose à grignoter. Encore une pensée toute simple qui me donne du courage pour repartir vers Manhattan... Drôle comme chacun des détails de ma petite vie tranquille prend un nouveau sens. est-ce que je suis en train de devenir sage ? De vieillir ? Chaque moment passé avec ceux que j'aime prend une signification plus intense, plus forte et plus belle aussi. C'est peut-être cela le bonheur ou du moins ai-je conscience d'une manière plus acérée de la chance qui m'a été donnée. Allez, il faut que j'y aille.
Seule joie en perspective dans ma journée de labeur : le déjeuner avec mes amis Andrew et Lena qui me rejoindront avec une amie à eux, au Viand, un coffee-shop sur Madison Avenue. Un petit endroit où on mange vraiment bien dans une ambiance très cool. Lena travaille sur Lexington Avenue. C'est elle qui nous a déniché ce petit coin très cosy. Après, des rendez-vous, une réunion. Puis enfin, le retour at home.
Un petit mot au concierge. Je rajuste mon manteau. le temps est mitigé. 55° F au baromètre. Il va certainement pleuvoir. Ne pas oublier de ramener les vêtements laissés au pressing samedi. Encore une semaine ordinaire...
30 novembre 2014
Ain't Nothing Like the Real Thing
Redécouvert ce soir un film de Bruce Weber réalisé en 2010. Une petite merveille esthétique comme sait si bien en produire le grand photographe de la côte ouest. Lorsque j'étais étudiant, ses portfolios toujours en noir et blanc et à chaque fois toujours suggestifs étaient très à la mode. Calvin Klein, puis Abercrombie & Fitch lui doivent leur image. Un peu trop WASP (White Anglo Saxon Protestant) mais la beauté ne fait de politique.
15 septembre 2014
30 août 2014
My name is Desmond...
Desmond. Comment peut-on prénommer un enfant ainsi aujourd’hui. Pourtant c’est son nom et je dois dire qu’il le porte bien et fièrement. Mais qui est ce Desmond me direz-vous. C’est
un jeune garçon venu d’Outre-Manche avec ses parents, son frère et sa sœur.
Venu passer ses vacances dans notre petit village, je l’ai rencontré pour la
première fois un matin sur la plage. C'était il y a un peu plus de quinze ans, j'avais une vingtaine d'années. L’air était doux et la marée montait. Nous venions nous baigner nous aussi. Nous n’étions pas très nombreux sur la plage. Trois jeunes allemands bruns et bronzés qui nageaient comme des dieux, une famille du coin, des campeurs voisins et cette famille anglaise.
Desmond était
déjà dans l’eau quand je l’ai aperçu pour la première fois. Assez grand, bien
fichu, vêtu d’un long maillot de bain vert, il émanait de lui cette grâce
encore infantile mais déjà très virile qui vient aux jeunes adolescents dans
les premières années de leur puberté. Il était magnifique. Je l'observais quand il surgit de
l’eau. Son corps trempé luisait sous le soleil, ses cheveux collés sur son
front et le long de son cou. Le short mouillé mettait en valeur les
formes dont la nature a bien voulu le doter.
Il me sourit et plongea dans les vagues en même temps que moi. Il continua longtemps de nager et plonger à côté de moi, et lorsque le courant l’emportait, il revenait, me gratifiant à chaque fois d’un sourire radieux. Nous sortîmes ensemble de l’écume, et son rire me plut vraiment.
J’étais avec mes cousins. A chaque fois que nous allions de nouveau dans l'eau et qu'il était allongé sur sa serviette, il se redressait. Appuyé sur ses coudes, il nous regardait, se levait aussitôt et revenait vers nous. une fois dans l'eau, il nageait sans cesse à mes côtés. A un moment, nous étions restés seuls, et il me frôla. Au lieu de
s’excuser, son regard me toisa comme un défi. Qu’allais-je faire, quelle serait
ma réaction ? Je plongeais à mon tour et rejaillis par un coup de rein sur lui
ou presque. Mon corps toucha le sien et mon bras glissa le long de son flanc. Nulle provocation, rien de vicié. Une candeur
"avertie" dirai-je. Comme une invitation. Il sortit bientôt de l’eau et s’étendit
sur le sable, sans cesser de me regarder ou de regarder dans notre
direction. J’étais trop loin pour discerner vers où son regard se posait exactement. Je souhaitais vivement être la cible de ces yeux que j'avais trouvé d'un vert incroyable.
Lorsqu’un des jeunes allemands sortit de l’eau et entoura ses reins d’une grande
serviette bleue, je croisais enfin son regard, nous regardions la même chose : un autre jeune corps bien fait qui s’exposait aux regards. L'anglais se remit
à sourire et ce sourire, j’en étais certain, m'était destiné. Perturbé, décontenancé même, je me couchais sur ma serviette, pour sécher au soleil et dormir
un peu. Lorsque je me réveillais, Desmond jouait au badminton. Il avait enfilé
un polo blanc sur un bermuda de toile beige.
Il jouait bien, lançant élégamment
sa raquette contre la balle. Quand il l’envoya près de moi il vint la
rechercher en me lançant un "pardon" délicieusement accentué comme
on sait le faire dans les bonnes écoles anglaises. Cet enfant ne venait pas de
la plèbe, c’était certain. Sa mère avec qui il jouait était élégante aussi dans sa
tenue de plage, fine, racée, la quarantaine passée. Une anglaise distinguée (il
y en a). En se penchant pour ramasser la balle tombée sur ma serviette, il me
toucha l’épaule en souriant et je sentis ses doigts s’attarder sur ma peau
comme une caresse. Non, je devais rêver. Un adolescent de quinze ans n’est pas
provocateur à ce point. Pas dans ce milieu-là. Les petites frappes rouées des
bas-quartiers, rompues aux jeux sexuels et aux avantages pécuniaires immédiats
qu’ils en retirent, auraient pu avoir ce geste d’invite. Avec Desmond c’était
autre chose. Il me semblait fasciné. Mon corps, musclé, bronzé par trois
semaines de baignades et de plage l’attirait-il ? Il devait bien
imaginer que c’était avec ma famille que je venais sur cette plage comme lui
avec la sienne…
L’heure du déjeuner approchait. Nous sommes rentrés.
L’après-midi, revenant du marchand de journaux, je pris un chemin de traverse
pour éviter une rue en travaux. Il faisait orageux et le ciel resté bleu
commençait de se couvrir de nuages gris. J’aime ces ballades solitaires en vélo
dans la campagne normande, à deux pas de la mer.L'air est mêlé de senteurs
presque contradictoires, le parfum salé de l’océan et l’odeur des champs et des
prés. Au détour d’un bosquet, j’aperçus mon jeune anglais qui pédalait. Il me vit
et s’arrêta net. C’est moi qui lui fit un large sourire cette fois. Il y
répondit par un "Hello" amical. Il fit demi-tour et nous
pédalâmes ensemble. Après quelques minutes de silence, je lui demandais dans sa
langue où il allait. Il me répondit, un peu surpris de mon anglais, "I
don’t know, and what about you ?" Je lui proposais de me suivre vers
le Manoir abandonné, un lieu que j’aime beaucoup, éloigné des habitations, très
ombragé et calme où j'allais souvent avec mes cousins et mes frères. Une rivière longe la route bordée de vieux chênes. Quelques
chevaux parfois, des moutons et jamais personne.
L’orage nous surprit non loin des ruines. Ce fut magnifique. En un instant le ciel argenté devint noir comme en pleine nuit, les éclairs se répandirent au-dessus de nous et la pluie se mit à tomber avec une force incroyable. En quelques secondes, nous étions trempés. Plus un seul de nos vêtements qui fut sec. La grange abandonnée nous abrita. Elle sentait le foin et l’herbe coupée. Nos vélos rangés, regardant la pluie, nous nous sommes mis à parler de ce paysage, de la campagne, puis il raconta son collège, ses parents.La pluie continuait de tomber drue, et notre conversation se prolongeait,
abordant plein de sujets, mille riens qui lient deux personnes qui viennent de se rencontrer.
Son corps
trempé près de moi éveillait mille sensations dans mon cœur, et je ne désirais
plus que le caresser et sentir sous mes doigts ce que mes yeux avaient pu
admirer le matin sur la plage. Je lui proposais d’enlever nos vêtements pour
nous sécher un peu. Il ôta sans façon son polo blanc rendu transparent par la
pluie. J’aimais la forme joliment arrondie de sa poitrine, la pointe des tétons collés au tissu mouillé qui les moulait et ses abdominaux joliment dessinés. Il s’ébroua et tenta
d'essuyer ses cheveux avec le polo. J’enlevais ma chemise. Il me dit "tu es bronzé,
c’est beau", tentant le diable, je lui répondis :
- c’est doux aussi
veux-tu toucher ?
- Pourquoi pas, me dit-il, du défi dans la voix et sans quitter mon regard.
J’étais plus
surpris que lui et terriblement mal à l’aise. Cet enfant avait l'âge des plus jeunes de mes cousins et des scouts dont je m'occupais alors, et nous étions là tous les deux, presque nus dans
des dispositions pour le moins ambigües…
- Regardes la différence de couleur de nos peaux c’est
incroyable. Quelle chance. Es-tu bronzé partout comme cela ? Il semblait vraiment admiratif et innocent.
Je répondis sans me donner le temps de réfléchir :
- Tu
veux voir ?
Là, pour la première fois il rougit.Moi aussi. J’attendais sa
réponse, retenant ma respiration.
- Why not, dit-il.
Revenu à la raison, je lui criais un peu vivement :
Revenu à la raison, je lui criais un peu vivement :
- No, we should’nt. What will people think
if they see us ?
- True” me répondit-il et il s’approcha de la porte pour voir la pluie qui tombait de plus belle. Il revint vers moi. Je n’en pouvais plus,
j’étais seul avec un magnifique éphèbe pas vraiment effarouché qui paraissait
vouloir la même chose que moi. Après tout qu’est ce que je risquais ? Nous
étions seuls. Il ne me connaissait pas. J’avais une chance sur mille de le
croiser à nouveau dans la région et il n’irait certainement pas raconter notre
aventure à ses parents. Il était peut-être moins innocent que son apparence
semblait le laisser croire… Le mystère des collèges anglais dont j’avais fait
en mon temps la douce expérience…
Je m’approchais de lui et le prenant par l’épaule, je le pressais contre moi et j’écrasais ma bouche avec un peu de brusquerie sur la sienne. Passé le premier instant de surprise, il ne résista pas vraiment et sa bouche s’abandonna. Il ouvrit ses lèvres et sa langue rencontra la mienne. Je sus à ce moment là que je ne m’étais pas trompé. Je le poussais dans le foin ou nous sommes restés plus d’une heure. Son corps contre le mien, tantôt dessus, tantôt dessous, nous nous sommes aimés comme je n’avais pas souvent eu l’occasion d’aimer.
Je m’approchais de lui et le prenant par l’épaule, je le pressais contre moi et j’écrasais ma bouche avec un peu de brusquerie sur la sienne. Passé le premier instant de surprise, il ne résista pas vraiment et sa bouche s’abandonna. Il ouvrit ses lèvres et sa langue rencontra la mienne. Je sus à ce moment là que je ne m’étais pas trompé. Je le poussais dans le foin ou nous sommes restés plus d’une heure. Son corps contre le mien, tantôt dessus, tantôt dessous, nous nous sommes aimés comme je n’avais pas souvent eu l’occasion d’aimer.
- My name is Desmond, m’avait
il dit dans son délicieux français de Public-School, quand la pluie nous avait
obligé - cadeau du ciel - à nous abriter...
- My name is Desmond"
répétait-il pendant que mon sexe s’enfonçait délicieusement en lui,
- My
name is Desmond" répétait-il en gémissant et en serrant les dents tour à
tour.
- Really pleasd to meet you, Desmond" lui ai-je répondu quand j’arrivais à l’extase. Nous avons joui en même temps.
Quand nous nous sommes levés, le ciel était dégagé. Le soleil qui perçait, faisait briller l’herbe mouillée. Il garda longtemps ma main dans la sienne. Rhabillés, nous sommes restés un long moment à regarder le paysage, les ruines du manoir, le ciel bleu. Je l’ai embrassé une dernière fois et mon corps contre le sien, j’ai senti son sexe se dresser à nouveau. Mais il fallait partir. Il a repris sa bicyclette et nous sommes repartis vers le village. Une belle journée en vérité. Un délicieux été.
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28 août 2014
Animula vagula blandula: Quand la rentrée approche
Animula vagula blandula: Quand la rentrée approche: Quand la rentrée approche, les garçons se rhabillent et retrouvent un autre charme. Ici à New York, la lumière si particulière de l'...
C'est vrai que tu me trouves beau ?
Pourquoi Ben a-t-il posé cette question ce matin dans la cuisine ? Plus sûr de lui depuis quelques temps, il apparait régulièrement pour le petit-déjeuner en caleçon. Voir un garçon à l'aise dans son corps est un bonheur. La pratique du sport, la promiscuité des vestiaires et les protéines de la nourriture américaine (avec une part de génétique aussi) rendent ce passage plus facile ici. Bien plus facile qu'en France où on n'ose pas, où on cache longtemps son corps. Pourquoi ? Parce qu'il cherche encore à se définir et entre sa petite amie et son meilleur copain, il n'a pas de choix à faire. Nous sommes persuadés qu'il n'est plus puceau et cela aussi fait avancer les choses. après sa vie intime, tant qu'elle ne l'ébranle pas, ne regarde ni son frère ni moi. En tout cas, le voir débarquer le matin, un sourire géant aux lèvres et beau comme un demi-dieu est un régal qui plait à l'Empereur !
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Quand la rentrée approche
Quand la rentrée approche, les garçons se rhabillent et retrouvent un autre charme. Ici à New York, la lumière si particulière de l'automne, appelé en anglais, the fall, ce joli mot qui m'a toujours fait rêvé,les rend très attirants, très beaux. je passais il y a quelques minutes dans une rue voisine de notre immeuble où un chantier de rénovation bat son plein. Autour d'un camion qui déversait du sable pour la fabrication du concrete (pour le non anglophones, nom anglais du béton), se tenait un groupe d'ouvriers. Parmi eux un très jeune homme dont je n'avais aperçu, entre deux grillages obturés par des bâches, qu'une épaule et un bras joliment dessinés sous une peau hâlée. Mes sens éveillés par la promesse d'un corps splendide me poussèrent à approcher. le camion avait fini de déverser sa cargaison. Il avançait lentement, au son de ces alarmes stridentes et répétitives qui m'ont fait détester l'infâme Bip-bip des dessins-animés, montrant le devant de l'immeuble en chantier. le garçon était là, en face de moi, seulement vêtu d'un pantalon de chantier et de grosses chaussures. Son torse s'offrait à mon regard.
Admirable réussite de la nature, des épaules larges et rondes, un thorax large et une musculature naturelle, née certainement des travaux de force que le garçon devait faire dans son métier bien plus que par de la gonflette forcée dans des salles de sport pour gogos comme il y en a tant ici. Il devait avoir dix sept ou dix-huit ans. A peine. Brun, très bronzé, de type méditerranéen, davantage sémite qu'italien. Un visage d'une beauté simple, naturelle sous des cheveux bouclés. La perfection. Une statue antique. Hadrianus était comblé l'espace d'un instant. Joli cadeau de ce matin de presque fin d'été. Savait-il quand il se rendit compte que je le regardais (je n'étais pas le seul à l'avoir remarqué, le promeneur de chiens du quartier, qui n'a pas seize ans, ne m'a pas semblé insensible à son charme et à sa grâce...), il le va un peu les sourcils, comme pour marquer de l'étonnement.
Peut-être se demandait-il encore pourquoi il était ainsi souvent l'objet de regards admiratifs ou de convoitise. Non, lecteur, je ne convoitais rien. j'admirais et mes sens se repaissaient de l'admirable beauté, cadeau des dieux, présage d'une journée heureuse aurait-dit Eumolpe, le prêtre devin du temple de Cyrène qu'avec la cour, Hadrianus plusieurs fois vint consulter et qu'ils trouvèrent à chaque fois, entouré d'un ou deux jeunes éphèbes divinement beaux et tendrement virils.
Mais revenons-en à la beauté des garçons habillés ceux-là que nous évoquions plus haut. Le temps des vacances, les activités de l'été ont apaisé et endurci à la fois leur corps. Ils sont le plus souvent bronzés, les cheveux coiffés et portent des vêtements neufs, rentrée oblige dans lesquels on les sent un peu mal à l'aise après l'absence ou le peu de vêtements portés durant les grosses chaleurs. Les chaussettes commencent à réapparaître et les sandales, les tongs laissent peu à peu la place à des chaussures de ville, modernes ou classiques. A New York, on croise de tout, même des gens en slip de bain et torse nu. Cependant, l'élégance naturelle des garçons dont je vous parle est très répandue. Bien davantage qu'à Paris ou à Londres.
Il est doux alors quand on aime leur corps, leur allure, et tout ce qu'on sait de leur fougue, de leurs désirs et de leur adresse, d'imaginer ce qui se cache derrière ces jolis tissus, ces pantalons et ces chemises joliment coupées, souvent de marques preppy.
25 août 2014
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