La première fois, chez tes parents quand ils ne savainet pas encore pour toi, et pour nous encore moins, Le baiser très chaud échangé dans l'escalier de la maison familiale quand nous descendions pour dîner, après nous être changés selon les rites très vieille angleterre de ta famille. Le fils aîné, athléte primé, élève doué et plein de promesses et son ami, partenaire de tennis et de natation. Le petit frère qui nous a vu et en nous rejoignant mit son doigt sur sa bouche avec un sourire complice. notre gêne en même temps que l'envie de rire et ce désir qui se crispait entre nos jambes...
16 avril 2021
Notre aventure
Comment expliquer ce qui nous arriva ? C'était il y a tout juste vingt ans et quatre jours. T'en souviens-tu exactement ? Je crains que tu n'y songes plus guère. Tu es tellement dans le présent. Ce n'est pas que je veuille te le reprocher, mais cela me fait peur parfois. Quand nous nous regardons dans la glace, nous ne voyons plus tout à fait nos corps ni nos visages comme nous aimions les contempler avant. Bête à dire, n'est-ce pas mais j'ai besoin de le dire. Je sais que tu le comprends. C'est normal après tout, j'ai cinq, presque six ans de plus que toi... Tu vagissais encore dans tes langes quand déjà j'apprenais à lire à l'école et faisait des spectacles de marionnettes pour mes peluches. Trouvé sur le net des images qui illustrent bien notre relation. "Nos aventures" comme tu dis dans ton français délicieux. Tu voulais dire "notre" aventure car nous sommes l'un pour l'autre, l'un avec l'autre depuis tellementd 'années et c'est bien.
Il y eut ce voyage en Egypte. Les ombres d'Hadrien et d'Antinoüs nous accompagnèrent. Je voulais absolument découvrir le lieu possible du tombeau dressé par l'empereur pour le jeune dieu qui s'était donné la mort dans les eaux sacrées du Nil. C'est là qu'est né ce jeu entre nous où tu me fis ton empereur en te faisant identique au jeune bythinien. Ta beauté qui irradie ma vie depuis ces merveilleuses semaines passées ensemble sur le continent africain. Notre visite ensuite au musée Cavafy à Alexandrie, puis le bateau qui nous amena en Grèce. Corfou puis Napls et Capri où c'est Tibère et ses éphèbes qui renaissaient chaque nuit de nos lectures autant que de nos ébats...
L'amour, le merveilleux dieu Amour s'était emparé de nos coeurs une fois pour toutes et rien ni personne depuis n'est venu ternir cet azur limpide qui est notre ciel. Vivre avec toi, dormpir avec toi, baiser avec toi. Nous sommes amants, amis, frères tour à tour et je pris les dieux chaque jour pour que notre vie ne cesse jamais d'être cette succession de joies et de bonheurs. Tu vas encore me traiter de romantique éhonté et te moquer, mais je vois bien ton regard posé sur moi quand parfois, tu rentres après moi et que je suis déjà couché. Ce regard si clair qui soudain se remplit de tendresse. Nous sommes si bien ensemble.
Notre désir est aussi fort qu'aux premiers jours, il y a plus de quinze ans. Ta beauté, ô mon Antinoüs mille fois plus suave et appétissante qu'en ce temps-là et mon amour pour toi, mon désir de toi, encore plus fort, encore plus ardent.
30 mars 2021
29 mars 2021
Par un matin tranquille, Thomas...
Cette image retrouvée. Paris, rue de l'Isly, Nous nous étions rencontrés à sciences Po. Lui était en première année et je m'apprêtais à passer le diplôme. Le courant passa en un instant. Les jours passés ensemble à réviser firent le reste. Ses parents habitaient Paris. Je l'invitais à la propriété pour réviser pendant les vacances de Pâques. Il me rendit la politesse en me proposant de passer ensuite quelques jours chez ses parents qui voyageaient en Égypte.
Une longue semaine studieuse et crapuleuse... Je me souviens... J'aimais tellement le regarder, l'entendre parler et suivre cette manière qu'il avait de se mouvoir dans l'espace, les gestes élégants, l'allure posée, virile. L'élégance même, naturellement héritée de sa famille patricienne. Tout me revient, la beauté de son dos si souvent caressé, le souvenir de sa peau douce et veloutée, son odeur, mélange irrésistible d'ambre, de violette et de vanille qui parfumait mon désir comme aujourd'hui encore il parfume ma mémoire. Ce n'était plus tout à fait un adolescent mais il en avait gardé la clarté irisée et laiteuse, jusque dans ses yeux qu'ornaient de longs cils dorés.
Il parlait beaucoup, me disait ses rêves et ses envies. Il y avait dans ses mots, la
peur du monde adulte, avec ses contraintes et ses échecs. Il me disait
qu'avec moi à ses côtés, il se sentait fort et que je l'inspirais... Il
décuplait ma joie et cela rejaillissait sur notre relation. Elle fut
joyeuse, douce, ardente et... secrète. J'étais le premier garçon... à la fois, frère, ami, amant, protecteur et compagnon de jeux. Avant lui, je n'avais jamais autant aimé...
Je me souviens de la dernière fois où nous fûmes ensemble et seuls. Son frère aîné devait arriver le lendemain matin avec sa fiancée, j'avais mon train en début d'après-midi. Pour notre dernière journée ensemble, nous avions décidé de rendre visite aux grecs et aux romains du Louvre. Cela avait duré toute la matinée. Après une étape-déjeuner sous les frondaisons du Palais-Royal nous avions longtemps marché dans les rues de Paris.
La ville s'offrait au printemps tout neuf. Il faisait doux. Notre désir montait. Le reste de la journée se passa dans son lit. Assouvis, nous nous étions assoupis dans les bras l'un de l'autre. Soudain, il se redressa et tourné vers la fenêtre, il se figea. Il se leva et sa nudité auréolée par la lumière de la rue m'apparut dans toute sa splendeur de jeune dieu.
- Mon jeune dieu, tu es mon jeune dieu !, me suis-je entendu dire.
Il se retourna et en souriant me dit d'une voix si gentille :
- Non, c'est toi. Tu es le dieu, le mien. Je ne suis qu'un demi-dieu et plus rien sans toi !
Il avait entendu du bruit et s'inquiétait que ce fut son frère arrivant plus tôt que prévu. La romance en solitaire touchait à sa fin. Il nous restait si peu de temps dans la solitude délicieuse de la maison pour vivre sans contrainte notre amour... Mais tout est demeuré dans ma mémoire...
Nous avons dîné, bu du thé très fort, et la nuit fut lumineuse comme le fut notre réveil au matin... Notre dernier matin... Nous ne nous sommes plus jamais revus. J'ai appris quelques semaines plus tard qu'il avait été renversé par une voiture, non loin de chez lui. Il avait été transporté à l'hôpital dans un état grave. il mourut quelques heures plus tard. Nous devions partir en Grèce après les examens...
A la radio, au moment où je termine ces lignes, la chanson "Here comes the sun" par George Harrison, si souvent écoute en prenant du thé dans la cuisine de la rue d'Isly ce printemps-là...
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24 mars 2021
un corps splendide
22 mars 2021
Perfection
16 mars 2021
Have a good week, my friends
Sometimes at night, I cannot sleep-
My thoughts are still with you.
I thirst, I breathe, I want your sweet
Tongue to quench desire, arms open,
Surrounding, touching, swallowing.
(Parfois, la nuit, je ne peux pas dormir-
Mes pensées sont toujours avec toi.
J'ai soif, je respire, je veux ta douce
Langue pour étancher mon désir, bras ouverts,
pour t'enlacer, te toucher, t'avaler.
Your body will always be a miracle-
Memories of you seem but ashes,
Until I write your name in water,
Like Shelley, refute the distance and burn
With longing— the golden flames
Cast shadows on your legs, heart pumping,
Veins swelling, cells sipping until rain arrives.
(Ton corps sera toujours un miracle
Les souvenirs de toi ne sont plus que cendres,
Jusqu'à ce que j'écrive ton nom dans l'eau,
Comme Shelly, réfute la distance et brûle
Avec envie - les flammes dorées
Jettent des ombres sur tes jambes, le cœur battant,
Veines gonflées, les cellules sirotent jusqu'à la pluie.)
08 mars 2021
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