12 octobre 2022
Retrouvailles avec l'art antique et la représentation du Beau : le travail de Troy Schooneman
Dans la statuaire hellénique puis romaine, la jeunesse est toujours habilement représentée. Les bustes que j'ai connu empereur, et dont j'ai orné Rome et mes autres capitales, mes palais et les jardins de mes villas comme le firent tous ceux qui m'ont précédé et ceux qui me suivirent au cours des siècles et des civilisations qui ont succédé à la nôtre, ces portraits de jeunes athlètes, de princes et de patriciens, les représentations des dieux de l'Olympe sont bien souvent mutilées aujourd'hui. Quelle ne fut pas ma surprise quand je découvris l’œuvre d'un jeune artiste qui sculpte les corps des demi-dieux avec un appareil photo.
L'artiste qui est australien, se nomme Troy Shooneman. Son site : https://www.troyschooneman.com/
Tous les clichés © Troy Schooneman
Ode to Nietzsche |
10 octobre 2022
Tremulo, les frissons du premier amour...
Le cinéma mexicain est peu connu Californie, davantage qu'ici certainement. Il y a parmi de nombreux courts et longs-métrages, ce petit bijou qui dès la première image du générique jusqu'à l'ultime note de musique est un délice, plein de délicatesse et d'émotion. Nous l'avons découvert à sa sortie en 2015 et je le revois parfois, toujours avec beaucoup de plaisir.
A une époque où dès sept ou huit ans hélas, les enfants ont déjà l'habitude de la pornographie et savent tout du plaisir et du sexe, ce petit film sur la découverte de l'amour, du désir et des déconvenues de la séparation devrait être montré aux adolescents. Le jeu des acteurs est tellement naturel, le décor tellement ordinaire, que ces sentiments pourtant familiers que nous avons tous éprouvés, nous touchent en profondeur.
Les corps dénudés sont là, la lutte et le jeu enfantin sous le jet d'arrosage, puis la danse sont autant d'allégories du désir et de l'acte sexuel, les corps dénudés sont soudain très érotiques sans que rien ne vienne effacer la chasteté des gestes, la pudeur des deux protagonistes.
Le premier baiser, intense, qui laisse pantois, surpris mais heureux le jeune coiffeur et fait partir le soldat qui, plus âgé, plus au fait de l'alchimie du désir, que seule la fuite peut calmer... Chaud, intense, émouvant et joyeux en même temps !
La dernière scène est elle aussi très symbolique, le jeune apprenti coiffeur est désormais un homme, avec sa souffrance d'homme qui succède à sa candeur d'enfant, et l'attente amoureuse qui rassure le spectateur : le jeune soldat reviendra vers son ami et ils vivront leur amour et deviendront amants...
Très beau vraiment ! J'attends votre avis et vos commentaires ! :
05 octobre 2022
L'été reviendra
Cette photo empruntée à un site ami pour dire combien, même en écoutant John Coltrane dans un bar cosy de Manhattan, rien ne peut faire oublier la chaleur de l'été, le farniente sous un ciel pur, la compagnie des amis, de la famille et la beauté épanouie des garçons presque nus sur les plages et au bord des piscines ! Comment se faire aux couches de vêtements sur notre peau encore bronzée, aux chaussettes dans des chaussures serrées, à la puanteur de la ville, au bruit dans les rues, à la foule pressée quand on a vécu en bermuda et en sandale pendant des mois ?
l'été reviendra bien sûr. Mais en attendant, et d'un commun accord, Mark et moi, c'est décidé, cette année nous passerons les vacances de Noël au Mexique. Il fera chaud et nous oublierons les frimas et l'atmosphère délétère de la ville seulement vêtus de nos maillots de bain. Cancun vaudra mieux que New York !
02 octobre 2022
Intimité ou L'Homme est le plus beau des dieux
Fidèle Isis dont la sagesse sut préserver
Votre frère bien-aimé, et vous, plus ancien et savant,
Ptah, créateur des mots de vie sur les tombes illuminées,
Et vous, maître du Double-Pays, Amon-Rê,
Qui éclairez les villes enfouies et les peintures bienheureuses,
Les premiers vous m’enseignâtes qu’au bref soleil de son éternité
L’homme est le plus beau des dieux.
Premiers symboles de mes jours, dieux de la Grèce souriante,
Vous rêvez à la terre du haut de vos palais éthérés.
C’est pour les mortels que résonnent vos doux chants,
Amoureux Apollon, ce sont des mortels que vous jalousez,
Héra trop pure et trop hautaine, et vous pleurez
Les doux baisers d’un amant périssable, déesse malheureuse,
Invincible Aphrodite, qui savez que dans sa fragilité
L’homme est le plus beau des dieux.
Avez succombé à la nostalgie de l’homme éternisé
Et reproduit le charme de sa trouble apparence.
Mercure, maître de mon signe, vous êtes le messager
De l’effrayante mort que la vie a engendrée.
Mais c’est vous aussi qui ramenez vers le jour bienheureux
Ceux qui ont trop aimé, car dans cet oubli émerveillé
L’homme est le plus beau des dieux.
Destin, que la mort soit la pierre angulaire de notre éternité.
Accorde-nous d’être dignes de l’humain visage du Seigneur
Et d’éprouver enfin que dans son bonheur retrouvé
L’homme est le plus beau des dieux.
01 octobre 2022
Tes baisers sont la seule profondeur de ma vie
Aimables jeunes gens, je vous salue avec amitié.
Ensemble peut-être pourrons-nous entreprendre
Un monde plus ouvert et moins désespéré.
Et toi, idéal merveilleux, ami de ma confiance,
Laisse-moi me perdre sans honte dans ta présence
Et me réjouir à jamais de la réponse de ton sourire.
Car dans l’éternité de la nuit, dans la journée de ma renaissance,
Tes baisers sont la seule profondeur de ma vie.
Prince du ciel et de la terre, pardonnez-moi mon imprudence
Si je vis dans une amoureuse impatience, et si
Dans l’espace étroit de ma pauvre existence
Ses baisers sont la seule profondeur de ma vie.
October is here. I Love the Fall in NY !
Ce sera un jour de pluie apparemment sur la ville aujourd'hui et pour les jours suivants. Loin de cet été indien qu'on attend avec impatience. Il faut accepter que les saisons changent mais l'été fut tellement agréable, doux, paisible. pour moi qui l'ai vécu loin des villes, de la foule et du bruit, loin de la pollution de l'air et des esprits, avec les gens que j'aime, faisant rien que des choses que j'aime dans des lieux que j'aime, que voir revenir le vent frais, la pluie et le ciel bas m'est difficile. Je vais m'y faire.
La perspective d'une semaine à Lindos, dans l'île de Rhodes, dans une vieille maison blanche typique du village, avec vue à la fois sur la mer et sur l'acropole suivie d'un périple en bateau avec un groupe d'amis dans les Cyclades, me fait supporter le retour des pulls et des manteaux, des gens qui toussent et éternuent et du métro bondé. En attendant, quelques images trouvées au fil de mes lectures sur internet...
14 septembre 2022
05 septembre 2022
"Amnesia, l'énigme james Brighton", film de Denis Langlois
Trouvé il y a quelques jours, l'affiche d'un film que je n'avais jamais visionné au milieu des trésors d'un de mes magasins préférés de NYC, la galerie Chisholm Larsson sur la 8e Avenue à Chelsea. Du coup, nous avons cherché le film dont il s'agit et miracle, Dekkoo le diffuse.
De son titre original, Amnesia: The James Brighton Enigma, ce film du cinéaste canadien Denis Langlois, a visiblement recueilli un assez gros succès d'estime à sa sortie en 2005, récompensé par le prix du Meilleur Long Métrage au Festival Inside Out de Toronto en 2006 puis le Prix du Public du Festival de cinéma de Montevideo en 2008... Et nous ne l'avons pas vu passer ! Pourtant à l'époque, je débutais ce blog et j'étais à l'affût de tout ce qui pouvait intéresser mes abonnés dans le domaine des arts et en particulier du cinéma gayfriendly, hors militance puisque je m'y suis toujours refusé. Ou alors je suis amnésique et ma mémoire me fait défaut !
Au départ, il s'agit d'une histoire vraie et d'un mystère. James Brighton s'est réveillé complètement nu dans un parking abandonné d'un bas-quartier de Montréal. quand la police le récupère, il est hagard, explique qu'il ne se souvient de rien, qu'il s'est réveillé dans ce parking, transi de froid, ses vêtements épars autour de lui, sans papiers, sans argent. Aucun indice qui pourrait aider à rassembler ses esprits et retrouver qui il est vraiment, sinon un bout de papier où est noté un numéro de téléphone. La seule chose qu'il est en capacité d'affirmer est son orientation sexuelle, il proclame être gay.
On va lui diagnostiquer une amnésie dissociative. ce type d'amnésie consiste "en une incapacité totale ou partielle de se remémorer des expériences récentes ou éloignées dans le passé". Lorsque l’amnésie est induite par une perturbation psychologique, un stress important, sans aucun trouble médical général, on parle d’amnésie dissociative. Une famille va le prendre en charge et des liens vont se créer.
On suit donc le jeune type qui peu à peu prétend se souvenir de lieux aux États-Unis d'où il viendrait, mais il a parfois des manières de parler qui font penser qu'il pourrait être britannique. Dans le film, une jeune étudiante en criminologie va se passionner pour son cas et rouvrir le dossier pour aller au-delà de l'enquête officielle qui n'a rien donné, même avec l'appui du FBI, des services de santé américains et canadiens.Elle va le rencontrer, l'écouter, et il va peu à peu se confier ouvrant ainsi à chaque fois de nouvelles pistes qui ne mènent jamais à rien jusqu'au jour où une émission de la télévision québécoise relayée ensuite par une autre diffusée sur une chaîne fédérale américaine va tout bouleverser. Suspense que je ne trahirai pas. No spoiling, au cas où vous voudriez voir le film (Dekkoo USA).
Le film peut sembler marqué par son époque - le montage et la photographie de Langlois marchent bien encore - mais ce qu'on montre parait désuet par rapport à la crudité des images du cinéma actuel. En quinze ans, on trouve davantage d'acteurs qui se montrent de face ou de dos dans le plus simple appareil; les scènes de sexe se présentent à l'écran sans ellipse en dépit de la pudibonderie nouvelle.
A l'époque, on suggère encore plutôt qu'on ne montre; on ne cherchait pas l’esthétique avant tout. Il fallait coller à la réalité de tous les jours, et montrer des situations dans lesquelles monsieur Tout-le-monde se retrouve. Point de couilles maquillées, de fesses rasées, de torses façonnés par la musculation. Du courant, du beauf, du naturel, du commun. on peut le regretter, mais après tout la réalité est souvent comme cela n'est-ce pas, loin des photographies retravaillées où pas un défaut physique n'apparaît jamais du cinéma apprêté d'aujourd'hui, sous l'influence de l'esthétique des produits de luxe.
Un film captivant, parfois poignant, envoûtant, avec une fin qui laisse le spectateur dans le doute. Les acteurs sont parfaits dans leur partition et le héros très attirant, troublant et séduisant.