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13 mai 2024

Canons esthétiques et critères de la beauté des garçons

 

Contrairement à beaucoup de gens, hommes et femmes, je ne suis pas un adepte du postérieur de mes semblables. Quand j'étais collégien et plus tard à l'université, à une époque où bien que tous plus ou moins complexés et coincés, nous nous montrions nus dans les vestiaires et sous les douches, la plupart des garçons focalisaient sur les muscles et le sexe de nos congénères, pour se moquer la plupart du temps des fluets, mal dotés par dame Nature. Bien sûr, nous étions trop bêtes pour reconnaître que notre malaise qui faisait finalement aussi partie de l'auto-éducation, sous-entendait notre honte d'en avoir une trop petite, ou trop grosse ou tordue et de n'avoir pas le gabarit de Tarzan. Billevesées, nous étions pour la plupart naturellement sveltes et bien foutus, les abdos bien dessinés, les pectoraux et les épaules, les bras et les jambes, tout était satisfaisant et comme la promesse ce que des heures de gymnase, de barres parallèles, de course et de piscine allaient façonner si on se donnait la peine de suivre le mouvement de l'éducation virile. 

 

J'étais innocent, je le restais longtemps, n'ayant aucune idée de la sexualité, et le début de ma puberté, sans vraiment m'inquiéter, m'intriguait. J'étais assez niais pour ne pas faire aussi rapidement que la plupart des autres garçons le rapport entre les changements de mon corps, l'acné, les poils qui poussent, et les premières pollutions nocturnes et l'appétit sexuel, le désir violent et la procréation. J'aurai cru quelqu'un qui m'aurait assuré que oui les garçons naissent dans les choux et les filles sans les roses déposés dans le potager et le jardin par les cigognes venues d'Alsace. A 5 ans, j'avais parait-il affirmé à une petite fille de l'école maternelle dont j'étais amoureux que si elle était d'accord on devrait écrire pour commander un bébé et on décida de chercher l'adresse du bureau des commande du côté de Strasbourg. Tout cela me semblait normal comme d'être attiré depuis la première seconde où nous fumes l'un en face de l'autre dans la cour de l'école. 

 

Pourquoi Strasbourg ? Simplement parce que nous avions à la maison un grand livre pour enfants magnifiquement illustré avec des couleurs qui me fascinaient. Une pleine page montrait des paysages d'Alsace, avec des vignes le long de collines verdoyantes, un ciel très bleu, des jeunes filles vêtues de leur costume traditionnel, des villages très beaux avec ces nids de cigogne et le mot Strasbourg que j'avais appris à déchiffrer et dont on me dit que c'était la capitale de cette belle région. Bref, sentir mon être entier attiré par la petite camarade, la plus jolie de toute l'école pour moi (je ne sais même plus à quoi elle ressemblait ni comment elle s'appelait !) me semblait naturel et bien agréable. Quand mes sens s'éveillèrent et la partie la plus intime de mon corps semblait décidée à vivre sa propre vie, je n'en fus aucunement persuadé. Je n'en fis pas non plus tout un plat.

 

Mais revenons-en à la partie charnue du corps humain. Beaucoup de gays ne jurent que par les fesses, le derrière étant pour la plupart d'entre eux le siège - pardon pour la polysémie - de l'accomplissement de leur plaisir. Pour eux l'orgasme ne passe que par la pénétration. Inutile d'enfoncer le clou, mes lecteurs savent mon peu de goût pour la sodomie, voire ma répugnance à ce mode de jouissance. Je fais partie des gens convaincus qu'on peut atteindre les sommets du plaisir sexuels avec l'autre de mille autres manières. Je m'aventure une fois encore hors des limites tolérées du sexuellement correct du milieu queer. Laissons-là le sujet pour revenir à mes propose initiaux : ce qu'il y a de remarquable et attire en premier chez un garçon. 

Démonstration par l'image :

Tout d'abord l'allure générale. Même très couvert, le corps se devine sous les épaisseurs de laine et de coton. Voilà le modèle idéal, basique, qui me fait vibrer depuis toujours. En gros, il est bien foutu, sportif, musclé mais sans outrance, la peau lisse, mate ou claire, imberbe sauf en des endroits bien précis, et le visage masculin mais avec encore un je ne sais quoi d'extrême fraîcheur, de pureté. Pas de moustache ni de barbe, sinon quelques traces sur le menton d'une barbe de quelques jours. Les cils sont longs et foncés, comme les sourcils joliment arqués, la bouche gourmande, les dents blanches et joliment alignées.

Voilà un modèle dans le plus simple appareil. Tout ce qu'il faut où il faut pour lui permettre de poser pour Praxitèle, premier artiste de tous les temps à donner la définition du parfait éphèbe, du garçon véritable digne d'amour et de louange. de son corps émane à la fois l'énergie, la volonté, la pureté. La pratique du gymnase et la proximité des livres lui donnent une aisance que tempère sa naturelle timidité. 

Tant qu'il doute encore de lui-même et ne prétend à rien qu'à apprendre et aimer, il émane de lui ce côté solaire auquel il est impossible de résister. Les anciens l'avaient compris. Notre époque a tendance à s'en récrier. L'époque est à l'enlaidissement, au travestissement, à l'hystérie. Vous l'aurez compris, pour Hadrianus, point d'ongles peints, de jupes et de falbalas, pas de tatouages, de piercings et autres scarification indigènes. En gros, cela donne ce genre de garçons (je souligne la différence que je ferai toujours entre garçon, la même que celle que nous enseignent les maîtres grecs anciens).


Pour affiner mes propos, relisons ce merveilleux sonnet de Straton de Sardes dans sa Μοῦσα παιδική (la Muse adolescente). Règle morale d'autrefois aujourd'hui décriée par les culs de plomb qui pousseraient des cris d'orfraie. Ces moralistes hypocrites mélangent tout et confondent amour partagé avec amour contraint, amitié avec pédophilie,  perversité et violence à tendresse. 
 
 
Je fais mes délices à l'extrême des garçons de douze ans ;
Mais beaucoup plus désirable est le garçon de treize ; 
Et celui qui a deux fois set ans, la plus douce fleur des Amours ;
Et qui commence à en avoir trois fois cinq, plus charmant encore.
La seizième année est l'âge des dieux. La dix-septième,
Ce n'est pas à moi qu'il convient de la rechercher, mais à Jupiter.
Si quelqu'un a le désir des plus âgés, il ne joue plus :
Il exige déjà la réplique"
 
Il est vrai qu'en Grèce comme à Rome on était pubère bien plus tôt qu'aujourd'hui. A douze ans la plupart des garçons étaient depuis longtemps sortis du gynécée pour entrer dans le monde des hommes. Souvent marié à 15, rompu aux activités sportives et militaires, il était un soldat expérimenté à 16 ans... Leur vie sexuelle était précoce.
 

 
Un poète libre d'exprimer ses goûts et son désir aujourd'hui ajouterait au moins quatre ans à l'âge de ceux dont parle le poète grec... Antinoüs a rejoint Hadrien alors qu'il n'avait pas quinze ans. Qui s'en serait offusqué à Rome, à Athènes comme à Alexandrie ? Il y a de quoi rire à imaginer les jeunes boutonneux vêtus de noir pourfendeurs de la civilisation occidentale (dont ils profitent un max soit dit en passant) occuper l'Académie et obliger Platon et Aristote a requérir les forces de l'ordre pour déloger ces freluquets outrés. Ne nous appesantissons pas sur le retour en masse des tartuffes !

Pour terminer sur le sujet et compléter ce billet bien sérieux, des explications sur l'ouvrage de Straton de Sardes. Il compila "La muse Adolescente" à l'époque d'Hadrien. Voilà ce qu'en dit l'incipit d'une traduction publiée aux Editions Le Promeneur :

"Une anthologie qui célèbre le temps des liaisons prénuptiales et rassemble pièce à pièce les éléments d'une description en acte de l'amour grec. Aimés, adulés, délaissés, torturés, les poètes du recueil (Callimaque, Méléagre, Straton lui-même) oscillent entre le lyrisme, qui occupe une petite partie du livre, et l'écriture d'une sexualité forte qu'épicent allégories graveleuses et récits paillards. Minois enjôleurs, carnations huilées, muscles gonflés : il s'agit de saisir en l'espace de quelques vers et pour ainsi dire sur le vif toutes les postures de l'éros masculin, et d'épouser jusque dans ses ramifications les plus ténues, ses manifestations les plus sensibles, l'expression d'une jouissance tranquille, d'un bonheur de la chair qu'ombre à peine parfois une nuance de mélancolie."

Voilà un résumé de la philosophie de ce blog depuis les premiers jours : parler de jouissance tranquille, raconter le bonheur partagé de la chair, un quotidien parfumé d'amour et d'amitié, seuls repères solides dans un monde devenu fou. Loin en tout cas de toutes les militances, les révoltes et les extrêmes. 








25 avril 2024

Quand on revoit un film qu'on avait oublié et qu'il nous fait pleurer...

Égaré loin de chez moi pour une corvée professionnelle où, sans aucune motivation, il me fallait bien aller, je me retrouve enfin seul dans ma chambre d'hôtel, trop propre, trop convenue, trop chauffée avec une vue trop quelconque sur le skyline d'une métropole américaine insipide.

Après un dîner sympathique mais tout aussi convenu entre collègues et clients que je n'ai pas voulu suivre dans leur tournée alcoolisée, j'ai prétexté des dossiers à lire pour le lendemain. Mon avion ne décolle que vers 9 heures, j'aurai pu les suivre mais pas eu le courage. J'avais décidé de terminer "Alec", le roman de William di Canzio qui prolonge en quelque sorte le "Maurice" de Forster. mais finalement, j'ai préféré visionner l'un des deux films que David a téléchargé à mon intention.

 

Nous les avions vu ensemble il y a quelques années. Je crois en avoir parlé sur ce blog mais je n'ai pas cherché à quelle date. Lecteur, si tu le souhait, tu sauras retrouver les billets dans le sommaire... Les titres ? "Your Name Engraved Herein" et "Eternal Summer". Les deux m'avaient fait pleurer. Oh, pas un profond chagrin,  juste une larme d'émotion. En vieillissant j'ai remarqué que je me laisse plus facilement aller. Les choses que je lis ou que j'écoute, les films que je vois et les choses qu'on me raconte m'émeuvent davantage qu'avant. Quel penseur latin a écrit là-dessus des phrases de version latine. Les traduire me faisait souffrir mais est-ce qu'aujourd'hui j'en pleurerai ? N'est-ce pas le temps qui passe, la musique que j'écoute  qui me rendent ainsi mélancolique ? 
 
 
 
Peut-être simplement la fatigue de ce court voyage et l'ennui des affaires dont je me détache chaque jour davantage. J'ai encore pas mal d'années avant de pouvoir songer à la retraite. Pourtant deux de mes frères s'en approchent. Comme eux, je n'aurai aucun souci matériel quand l'âge viendra mais je suis déjà fatigué mentalement par la vie active, par le rythme de mon quotidien de broker entre New-York, Chicago et Londres... J'ai envie d'autres choses. Une reconversion ? Rentrer en France pour élever du vin à mon tour, écrire des livres ou travailler avec des réalisateurs que j'aime, ouvrir une galerie ou un restaurant à New York ou à Londres ? Ne rien faire d'autre que voyager, vivre à la campagne, faire le tour du monde en bateau avec David et Paul et Simon, cet ami musicien et cuisinier doué ? en attendant, revoir "Eternal Summer" m'a fait un bien fou. 
 
 
J'ai un ami franco-italien qui termine un roman sur le coming of age. Il m'a envoyé les premiers chapitres. Je nous ai reconnu. Dans le mail qui accompagnait son texte, il me disait que nous devrions écrire la suite ensemble, à quatre mains. Nous nous sommes aimés longtemps. A quatre mains bien sur mais aussi nos cœurs unis comme le furent nos chairs. Il écrit bien. Mieux que jamais je ne saurai le faire, mais l'idée me tente...

 

08 janvier 2024

Un médocain de New York découvre le Rubin Museum of Art

Mon père quand il était enfant lisait avec ses frères, l'hebdomadaire Spirou. Toute la collection est restée dans la bibliothèque de la maison en France. J'aimais bien les lire quand j'étais petit. J'en ai même récupéré quelques exemplaires qui m'ont accompagné à New York et trônent sur mes étagères, véritable pièces de musée qui ont beaucoup de succès chez mes amis yankees. Une rubrique me plait particulièrement, ces sont les Histoires de l'Oncle Paul, prétexte en bande dessinée pour faire découvrir des évènements historiques, artistiques ou scientifiques. En revenant l'autre jour d'un musée que Barth, un ami d'enfance de David qui vient d'intégrer un cabinet d'avocats réputé, nous a fait découvrir, j'ai repensé à l'Oncle Paul en le visitant. Il s'agit du Rubin Museum.


 


En vérité, un de ses proches - est-ce son petit copain ou simplement un ami de coeur, y travaille et Barth a eu à plusieurs reprises l'occasion de visiter les lieux en dehors de heures d'ouverture et ils nous ont invités à faire de même. Nous avons sauté sur l'occasion. Il y a des années, j'avais pu voir le Metropolitan by night avec quelques Happy Few. 
 
 
 
Adolescent, mes parents m'avaient emmené à Versailles pour une visite nocturne comme au temps de Louis XV. J'avais été fasciné. Davantage par le fait d'arpenter des lieux voués à la foule de touristes suivant des guides au pas de course, dans le silence de la nuit, en petit comité, libres de pousser une porte, de s'attarder dans le recoin d'une fenêtre pour admirer la silhouette des arbres du parc et les étoiles dans le ciel.

Bon, le Rubin n'est pas le Grand Trianon ni la galerie des Glaces. Rien à voir. Cependant c'est un lieu plein de poésie et de choses intéressantes. On est plutôt transporté sur le toit du monde, en Himalaya, puisque le musée abrite les collections de Shelley et Donald Rubin dont la fondation est dévolue à l'art, la justice sociale et et la vie civique à New York City et en Himalaya... 

 

Curieux mélange mais qui fonctionne et s'avère très actif. Les collections sont à voir en tout cas, les lieux magnifiques (un ancien grand magasin de vêtements disparu suite à une faillite acquis pour 22 millions de dollars par les deux collectionneurs). Pour ceux qui sont ici, c'est dans la 17th street. Non loin de là, il y a un super petit restaurant de sushis que je recommande, Sushi Maru, en remontant vers la 8th Avenue. Bon et pas cher.


03 janvier 2024

Démarrer l'année avec la beauté plein les yeux

 Avec les Metoo et les wokistes, ces jeunes aigris et pisse-vinaigre qui choisissent, les mal-baisés, d'empêcher les autres de vivre, d'être joyeux et d'aimer, rien de tel, comme doigt d'honneur que de montrer la beauté offerte par dame Nature. 

Sur ce site, il s'agit de garçons, jeunes demi-dieux qui depuis l'invention de la civilisation, de toutes les civilisations, et donc de l'art, de la pensée, de l'amour et du plaisir, prouvent bien que nous ne sommes pas des bêtes féroces ne songeant qu'à survivre en écrasant les autre. 


On pourrait vous montrer aussi de jolies filles comme Bruce Weber savait les portraiturer - avec leurs collègues masculins - pour les très beaux catalogues d'Abercrombie & Fitch, avant que la triste grisaille remontée des cerveaux abscons de certaines universités, n'impose une esthétique de la mocheté, des poils, des peaux ternes et des corps maigres et informes, jusqu'à faire chuter les chiffres de la A&F. 

On l'a échappé belle, ce ne sont pas - pas encore - les mollahs iraniens (et leur gardes-chiourmes déguisées en belphégors) qui tiennent le haut du pavé en Amérique et dans le Monde, mais ils y aspirent. "Nous, les WASP on est armés pour nous défendre, sans avoir besoin de financer le parti Républicain et ses ignares du Texas ou pire " disait le petit frère de David après quelques verres de Pinot gris ramenés d'Europe par son oncle. A dix-neuf ans, on exagère toujours. 



Bref, Bonne Année à tous que votre vie les gars soient peuplés cette année de jolis gosses, bien foutus, intelligents, ouverts et qui auront oublié d'être diots. Il y en a. Certes surtout à New York, mais soyons optimistes, partout ailleurs dans chaque État (sauf peut-être au Texas, haha). Et tant pis pour le politiquement correct. Vive la civilisation occidentale, vive la culture classique,vivent les poètes et les penseurs grecs et romains, vive la culture judéo-chrétienne, vive l'art et la littérature qui prône l'amour plutôt que la mort, la liberté plutôt que l'aliénation et sus aux wokistes mal baisés à la mord moi le nœud. 

Si le côté patriote de notre éphèbe ne doit pas vous trumper - il est dans l'air du temps de l'Amérique profonde, celle des gros bœufs abrutis à la bière et aux steacks grillés au BQ cancérigènes, tous évangélistes et racistes à la fois, incultes et puant sous les aisselles...











18 décembre 2023

Voyager en agréable compagnie

 
Il y a quelques semaines, dans le vol pour Boston, mon voisin de l'autre coté de la travée avait un ordinateur bien encombrant, mais un merveilleux sourire quand nos regards se sont croisés. Comme pour s'excuser d'avoir un matériel aussi peu adapté. 
 
Il avait envie de parler, moi aussi cela tombait bien. Ces vols courts sont souvent ennuyeux : profitant de la place vide à côté de lui, je me suis rapproché et nous avons fini le voyage en bavardant. Je suis un garçon rangé, sage et fidèle, cependant, mon voisin qui avait bien 15 ans de moins que moi était loin de me laisser indifférent. Et j'ai compris à un moment que le sentiment était réciproque ... 
 
Depuis que je suis rentré dans la période dite mature (mais l'est-on jamais dans sa tête ?), j'ai du mal à croire que je puisse plaire ceux qui continuent de me plaire et puis notre temps de wokisme, de terreur morale et d'hypocrisie surtout dans ce pays rend toute tentation suspecte même rêvée ou sublimée. Et puis c'est une question de goût. Je sais qu'à l'âge de mon charmant compagnon de vol, je n'aurai même pas regardé le quadragénaire avec qui j'entamais une conversation. Ou du moins, je ne l'aurai pas vu autrement que comme quelqu'un qui pourrait être mon père ou mon oncle... Les garçons - comme les filles - avec qui j'ai eu des aventures (joli terme désuet, on ne se refait pas), depuis mes premières fois jusqu'à ce que je rencontre le garçon avec qui je vis, ont toujours été de mon âge ou plus jeunes que moi. 
 
Mais revenons à ce garçon, qui n'est pas celui de la photo mais lui ressemble étonnamment, jusqu'au t-shirt et à la musculature. Nous avons évoqué la vie étudiante, les délices et les contraintes de cette période. Apprenti journaliste, il me dit être attiré par la vie publique. "Non pas en première ligne" disait-il en rajoutant avec modestie quelque chose du genre : "on dit que j'ai le physique qui plait aux électeurs... Je suis juste un  américain blanc aux dents blanches nourri au porridge, pancakes et hamburgers, nageur depuis l'âge de 10 ans et adepte de rowing... c'est courant tout ça non? il y en a plein comme moi à Saint Joseph !" 
 
Je n'ai pas dit ce que j'avais en tête, il aurait pu mal le prendre. Bien que ce soit lui qui ajouta " Je crois qu'on a du mal à s'aimer et c'est sur que j'attire les filles et les garçons. C'est une manière de se rassurer et de ne pas se sentir seul non ? Et puis c'est tentant de s'en servir !" a-t-il ajouté en se fendant d'un sourire encore plus lumineux. J'avais envie de lui demander s'il succombait à la tentation ou résistait aux chants des sirènes ? Cela voulait-il dire qu'il en profitait parfois ? Ce serait normal à son âge non ? La physiologie, les pulsions, le besoin d'expérimenter le plaisir et la douceur d'être désiré...

 
Stavros est d'origine grecque par sa mère et de l'Illinois par son père. il fait des études de journalisme et s'intéresse aussi à la biologie. Contraste absolu qui correspond aussi à l'apparente ambivalence de ses désirs et de ses goûts. Tout à fait ce qui m'attire chez un garçon. Non pas l'hésitation et le doute, mais le goût inné pour la liberté et le refus du conformisme sans être anti-conformiste. Vous comprenez ce que je veux dire.
 
L'avion commençait sa descente, nous allions atterrir, et partir chacun de notre côté. Je ne saurai jamais, sauf à le croiser un jour à New york ou ailleurs. Faible probabilité. Mais peu importe, il est bon d'imaginer sa réponse et, après tout, notre rencontre m'a permis d'écrire ce billet. Comme pour me souvenir - avec délice - du bel étudiant nageur de Saint Joseph's University qui avait du mal avec la tablette exiguë de l'avion.

09 novembre 2023

Preux chevaliers, jeunes seigneurs, princes saltimbanques et poètes amoureux

Quand un de nos amis, professeur à l'université de New York, bous avait demandé de loger pour quelques semaines un de ses neveux en panne d'appartement. Les parents ayant déménagé pour leurs activités, le garçon et sa sœur ne pouvait rester dans l'appartement familial. Si Astrid a pu trouver dans son collège une chambre à partager, cela semblait plus difficile pour Mike. Nous l'avons donc hébergé pendant plusieurs semaines et la cohabitation s'avéra sans problème. Mike n'a pas tout à fait vingt ans, beau gosse, tête bien remplie, résultats scolaires au top, nageur et tennisman, il donne l'impression d'un gars sérieux, bien dans ses baskets. Ses parents sont des gens très ouverts, le père est avocat, la mère journaliste. 

Mike a vécu l'été dernier une aventure amoureuse assez pesante avec un garçon plus âgé qui s'est avéré sortir aussi avec une fille de leur entourage qu'il a mis enceinte. Mike ne savait rien de leur relation et il était fou amoureux de son copain. Il les a surpris un soir Bagarre, crise de nerfs, tentative de suicide de la fille qui ne savait pas que son amant avait aussi un amant. Bref une tragédie grecque ou du mauvais boulevard. Tout a fini mieux que dans une sérié Netflix mais les deux garçons ont rompu toute relation et la jeune fille épousera le futur père.

 

Les parents de Mike pensaient que leur fils accepterait de quitter New York d'autant qu'il avait été admis à Santa Barbara mais avait choisi de rester à NYC où il a grandi et a vécu depuis toujours - sauf deux années de sa petite enfance passées en Autriche où son père travaillait pour l'ambassade américaine. Voilà l'historique du jeune homme. Un locataire discret, drôle et spirituel. Il a pu récupérer la semai,ne dernière une colocation dans un appartement universitaire à Washington Square  Village, avec des gens sympathiques de sa promotion. Il me rappelait David et nos amis à l'époque où nous étions étudiants, réinventant le monde et conscients de  nos privilèges de bourgeois blancs et chrétiens.

Peu de gens parmi nos amis sont restés indifférent à la beauté et à l'allure de Mike. Sa politesse, son sourire parfait et toujours sincère et sa discrétion ont fait merveille. Jusqu'à notre voisine la plus porche, la vieille Emily, qui doit approcher des 80 ans et reste très sensible au charme des jeunes hommes. Elle en croise beaucoup dans l'ascenseur ou sur le palier. Elle est souvent des nôtres quand nous recevons. Elle n'a jamais caché son attirance pour notre éphèbe en pleine convalescence de chagrin d'amour. elle l'a invité à diner à plusieurs reprises. A la Sirène, notamment, un succulent restaurant français. "Ce garçon est un gentleman,un preux chevalier, un jeune seigneur ! Dommage que comme vous deux, il ne s'intéresse pas sérieusement aux femmes, il ferait de biens beaux enfants " nous a-t-elle dit un jour, faisant rougir Mike comme une pivoine...

J'avais publié il y a quelques années sur un autre blog, ce portrait d'un jeune homme songeur. Un vieil ami de ma famille me disait que le jeune homme sur le portrait, me ressemblait. J'avais pris cela pour un compliment. J'ai retrouvé l'image, mais ne suis pas parvenu à retrouver le nom du peintre ni celui du modèle. Si un de mes lecteurs a une idée, son message sera le bienvenu.

Le jeune homme de la photo semble regretter la chaleur estivale, comme David et moi. Nos bronzages s'atténuent un peu plus chaque jour mais nous gardons le moral. La vie continue après l'été et les vacances après tout. Chaque jour apporte son lot de nouvelles aventures, rencontres, regards, lectures. Dans un peu plus d'un mois ce sera le Mexique pour 18 jours de farniente et y finir l'année !


Avec Brandon Flynn, l'acteur de 13 Reasons why (il y est Justin Foley), en générique de fin, voilà pour ma chronique d'un jeudi de novembre dans la bonne ville de New York. Le temps, maussade ce matin, c'est levé. Il ne fait pas encore froid mais le soleil fait ce qu'il peut et l'automne rend la ville encore plus belle. Il faitbien moins beau en Europe, du moins du côté de l'océan. Chez mes parents, les vignes ont peu souffert des tempêtes et tornades, la plupart des parcelles sont assez éloignées des couloirs par où le vent s'engouffre et la grêle. Mais le soleil est loin aussi et il est tombé beaucoup d'eau. 



08 novembre 2023

L'appel du large

Je m’étais enivré d’espace et de ciel bleu ;
Tout ébloui, j’avais sur l’infini des ondes
Fatigué mon esprit de courses vagabondes :
Il me manquait encor l'amour d'un demi-dieu.


Il m’est apparu un jour, et j’ai fait vœu
D’aller chercher coraux et perles, tout au monde,
Pour embellir encor sa belle tête blonde —
Parce qu’il m’a semblé le voir sourire un peu...

"