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07 avril 2020

Mad about the boy(s)




Mardi, 12 heures. Temps ensoleillé. fenêtres ouvertes. Il fait doux. Le chat s'est étendu sur la plateforme en métal de l'escalier de secours. le chien est tranquille sur le tapis. La bouilloire siffle. Tout est calme alentour. Dinah Washington chante "Mad about the boy".

David, "mon mec" comme disent ceux de la génération du petit frère, met toujours la musique un peu fort quand il est sous la douche. En temps normal, quand je n'ai pas envie de prendre le chemin de Manhattan le matin, qu'il fait mauvais et que je suis en retard, cela me fait hurler. David est toujours d'une humeur égale. Son côté WASP mais surtout l'éducation anglaise, fairplay et tolérance. Il est aussi calme que je suis impétueux. Parfois bien sûr, nous avons des échanges virulents et la voix monte, les portes claquent. mais cela ne dure jamais longtemps. Je ne sais pas bouder. lui non plus. Mais rien n'est pareil en ce moment. La musique trop forte, le tapis devant la douche imbibé comme une éponge, les flacons laissés ouverts ou renversés sur le rebord de la vasque... Peu importe. J'ai le temps. Aucun stress, aucune angoisse. Je travaille à la maison, il fait beau et ce garçon est de plus en plus beau, son sourire m'emporte toujours à la seconde où nous sommes l'un en face de l'autre. Et puis, chaque jour est maintenant comme un dimanche et cela nous va bien.

Lockdown rime avec brunch au quotidien. Il est midi passé et le temps coule sans qu'on le sente se perdre. Au contraire, chacun de nos actes, ou même chaque moment sans rien faire de précis prend de jour en jour davantage de saveur. et la tendresse, l'amour, le respect et l'attirance pour celui qui partage ma vie grandit. Cela m'a rappelé ce texte d'un auteur inconnu (a-t-il seulement existé ou est-ce un pseudonyme, que j'ai trouvé sur le blog d'un lecteur. La description qu'il fait de l'aimé, je l'associe spontanément à l'image que je viens de voir surgir dans l'encadrement de la porte. Mad about the boy, my boy...
Sébastien avait la grâce naturelle des elfes, leur beauté, leur sensualité. 
Sébastien savait qu'il était beau, qu'il séduisait. 
Il en jouait. Il en souffrait aussi. 
Mais sous l'apparente froideur de son visage parfait se cachait la fragilité, la [timidité d'un  adolescent solitaire. 
Sébastien était si aimable. Il lui fallait apprendre à aimer. Et à être aimé. 
A être aimé pour lui-même. 
Pour le garçon attachant, intéressant qu'il était. 
Et pas seulement pour la beauté de son visage... 

Edouard Nocragel


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