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22 avril 2022

Be that a shadow dark ?

"Be that a shadow dark ?" : Un très beau sonnet écrit par Abdul Hamid Mohmand, le célèbre poète afghan du XVIIe siècle, sage soufie que les islamistes aimeraient faire oublier. Apprécié en son temps jusqu'en Perse, kil partageait la même notoriété que Saadi ou Hafiz. Il a laissé de magnifiques poèmes d'amour pour les garçons. La traduction, trouvée sur internet, est de Andrew Calimach.

Be that a shadow dark on my beloved’s face,
Or the moon’s bow?
Be those white teeth within his crimson mouth,
Or tulip flecked with snow?

‘Tis witchery he weaves with his black eyes,
Magic that tricks a fellow
No peer to it you’ll find, though India you search,
And Bengal mellow.

Like the wild bird caught by a hundred traps,
That no more can take wing
In my beloved’s curly locks I’ve been caught fast,
An awkward thing.

Blue is my heart before my dear boy’s lips,
Red wine in azure mug.
A rose in bud? Look well, ‘tis a pink boy
In a green shawl wrapped snug.

The shadow on his lip, that mole,
On the beloved’s rosy face
Are like a mystery wrapped up inside a shawl,
All cloaked in grace.

Why does the owner of that pretty face
With all those suitors meet?
The forest deer itself will not find calm
When dogs bark at its feet.

My limbs they ache and hurt,
Wounded I lie just like a broken flute
The reason why I ever cry, and weep,
And howl till I am mute.

Abdul Hamid, that lovely boy to win,
Cry your heart out my pet.
Seek in an ocean for that gem to find,
Not in some rivulet.


Et, une version française au pied levé, très insatisfaisante, pour ceux qui ne liraient pas l'anglais :

Est-ce une ombre noire sur le visage de mon bien-aimé,
Ou le croissant de la lune ?
Est-ce ses dents blanches dans sa bouche cramoisie,
Ou une tulipe tachetée de neige ?

C'est la sorcellerie qu'il tisse avec ses yeux noirs,
La magie qui trompe son camarade
Vous ne trouverez pas d'égal à lui, même en cherchant jusqu’aux Indes,
Ou au Bengale moelleux.
 
Comme l'oiseau sauvage pris par cent pièges,
Plus personne ne peut prendre son envol
Dans les cheveux bouclés de mon bien-aimé, j'ai été pris rapidement,
Une chose bien curieuse.
 
Bleu est mon cœur devant les lèvres de mon cher garçon,
Vin rouge dans une tasse d'azur.
Une rose en bouton ? Regarde bien, c'est un garçon rose
Dans un châle vert bien enveloppé.
 
L'ombre sur sa lèvre, cette taupe,
Sur le visage rose de mon bien-aimé
Comme autant de mystères qu’enveloppe son châle,
Tous revêtus de grâce.
 
Comment le propriétaire de ce joli visage
Avec tous ses prétendants, ai-je pu rencontrer ?
Le cerf de la forêt lui-même ne peut trouver le calme
Quand les chiens aboient à ses pieds.
 
Mes membres me font mal et je souffre,
Blessé je geins comme une flûte cassée
La raison pour laquelle je sanglote et je pleure,
Et hurle jusqu'à ce que n’ai plus de voix.
 
Abdul Hamid, ce charmant garçon à gagner,
saigne ton cœur mon animal de compagnie.
Il te faudra plonger dans l’océan pour retrouver pareil joyau,
Pas dans un ruisseau.



1 commentaire:

Ugo a dit…

Trés belle traduction.