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29 septembre 2011

Social network

Les réseaux sociaux comme un succédané de relation affective ? Le cybersexe n'est pas la panacée. Il faudrait le mettre en exergue des sites de rencontres à destination des plus jeunes qui ne seront bientôt plus capables de vivre une relation différemment de ce qu'on leur montre sur internet. Dommage..  Cela étant, le p'tit minet de la photo est à croquer !

Behind the zipper*

Voir la critique parue dans CinemaQueer : ICI.
Il y avait l'excellent Latter days, et puis Eating out ou Trick qui ont fait date dans le genre gay indie comedy, style nouveau mais déjà appelé à prendre sa place dans les classiques de la comédie romantique américaine. Il y a maintenant Is it Just Me? Je ne sais pas si le film est arrivé en Europe. Il est sorti ici au printemps 2010. David l'avait vu avec quelques amis mais je n'avais pu le visionner. Je viens d'acheter le DVD chez Barnes. Pas de quoi l'inscrire au panthéon des meilleurs films de l'histoire du cinéma, mais Is it Just Me ? m'a fait passer un très bon moment. Je sais que je suis bon public dès qu'il y a du sentiment et de coeur, dès que les protagonistes sont agréables à regarder et que ce qui vibre en eux ressemble à ce que je ressens dans mes tripes à moi... Ricanez, ricanez sarcastiques abonnés à la Cinémathèque. Tout le monde ne s'identifie pas forcément aux héros de Godard ou de Cassavettes ! Non ce petit film se regarde avec plaisir. Tout y est efficace, habile comme la plupart des comédies yankee quand elles se refusent à flirter avec la vulgarité (l y a des amateurs pour American Graffiti) Is it Just Me ? se rapproche davantage de You Got Mail (avec Meg Ryan et Tom Hanks). Comme souvent, il est truffé de citations et de clins d’œil Se déroulant à Los Angeles, il montre certes de très beaux mecs ultra balèze (mais comment font-ils sur la côte ouest tous ces gays pour être aussi virilement baraqués ?) et certaines situations auraient pu être à la limite du sexuellement correct, mais jamais, absolument jamais une once de vulgarité et aucune facilité. J'ai retrouvé un peu de Beautiful Thing aussi. 

Mais laissez-moi vous raconter. Le film suit Blaine, un jeune éditorialiste qui travaille pour USA ToGay, un journal alternatif, de Los Angeles qui se taille peu à peu un certain succès en écrivant ses déboires et ses doutes face au grand amour à la Hollywood, qu'il recherche en y croyant de moins en moins. Comme il l'écrit dans un de ses papiers :"Suis-je le seul parmi les homos à rechercher davantage que ce qu'il y a derrière la braguette ?" Le hasard va permettre la connexion. En ligne: Il tchatte avec Xander, musicien débutant, l'homme dont il rêve et qu'il a croisé dans le café où il a l'habitude d'aller écrire.  Après des heures de discussion au téléphone, il se rend compte que les informations que Xander voit ne sont pas celles de son profil mais celles de son colocataire Cameron, apprenti acteur bellâtre et go-go dancer et coureur...  Peu sûr de lui, persuadé que son physique n'attire personne, il n'ose pas prévenir Xander de la méprise. la seule idée qui lui vient est d'amener Cameron avec lui au rendez-vous fixé le lendemain, rêvant que son amoureux se rende compte de la méprise et ne ressente aucune attirance pour le magnifique corps bodybuildé du roommate. Quiproquos et peins de coeur, cela pourrait être ridicule mais c'est tout le contraire. La suite est plein de rebondissements et tout finit bien après de longs détours assez efficaces pour laisser le spectateur en haleine !   Que choisira Xander ? Brawns or brains ?
Tout y est, l'amie fille qui partage le même goût pour les beaux gosses que les deux croisent en faisant leur jogging, le vieil homo qui a été beau, célèbre et sert de mentor (Bruce Gray de Queer as Folk) et puis la touche update avec internet et les réseaux sociaux.Mais tout est tellement bien joué par des acteurs qui croient vraiment à leur personnage que ça marche et qu'on est sous le charme. Le personnage principal est joué par Nicholas Downs, fascinant de vérité avec ses polos boutonnés jusqu'au cou et son manque de confiance. Comme il le dit à un moment dans le film : "Being average in a world of physical perfection is the worst kind of gay purgatory." ("être dans la moyenne dans un monde de perfection physique la pire sorte de purgatoire pour les gays").David Loren est Xander le texan romantique. Comme l'a écrit un critique de je ne sais plus quelle revue ici, Is it Just Me? ne réinvente pas l'arc-en-ciel, mais ce n'était aps l'objectif. C'est un film rafraîchisant et plein d'espoir pour qui cherche l'âme-soeur à notre époque".
Et puis le héros cite The Rose, cette superbe chanson interprétée par Bette Midler, dans le film éponyme sur la vie de Janis Joplin :
Some say love, it is a river
That drowns the tender reed.
Some say love, it is a razor
That leaves your soul to bleed.
Some say love, it is a hunger,
An endless aching need.
I say love, it is a flower,
And you its only seed.

It's the heart afraid of breaking

That never learns to dance.
It's the dream afraid of waking
That never takes the chance.
It's the one who won't be taken,
Who cannot seem to give,
And the soul afraid of dying
That never learns to live.

When the night has been too lonely
And the road has been too long,
And you think that love is only
For the lucky and the strong,
Just remember in the winter
Far beneath the bitter snows
Lies the seed that with the sun's love
In the spring becomes the rose.

* : derrière la braguette. 

La promesse de l'aube

Partager le lit et la vie de son frère, ne m'empêche pas de reconnaître la beauté du cadet

27 septembre 2011

Lui

Posted by Picasa

Things we say today which we owe to shakespeare

A travers le miroir

Il n'y a que Narcisse pour ne voir que l'image de sa beauté se refléter dans le miroir. Ceux qui ont un âme profonde savent bien qu'il faut aller au-delà de l'image. Un monde est là, derrière qui n'attend que nous si nous savons être assez poètes pour refuser à la fois évidences et faux-semblants.Mais qu'est-ce qui peut bien nous attendre, de l'autre côté du miroir ? 
Pour ma part, je crois que l'image de nous doit laisser la place à la présence de l'autre qui surgit forcément du miroir. Inventé avant même que d'exister, il jaillit dans notre vie, s'empare de notre coeur et explose un jour en nous de toute son ardeur. L'erreur de Narcisse a été de ne jamais aimer que lui-même. Franchir le miroir aide l'homme a accepter ce qu'il est comme l'accepte l'autre venu de l'autre bord. Les amants ainsi qui se trouvent, curieuse alchimie que rien ne peut vraiment expliquer, se fondent un jour en un seul être et de cette union nait un perpétuel désir de l'autre autant que de soi. L'autre devient nous et nous sommes l'autre aussi... Et tout cela dans la plus profonde pureté. Il n'y a pas de chose belle qui ne soit pure. L'amour que j'éprouve pour David et celui qu'à son tour il ressent pour moi, s'exprime uniquement dans la beauté et donc notre amour est pur. 
Le regard que je porte à la beauté n'a aucun lien avec le miroir. Assis sur un banc à Central Park ou sur une plage, les garçons que je vois passer sont beaux et attirants. Pourtant, je ne les convoite pas. Je les admire et s'il est vrai que trop souvent encore je me compare à eux, c'est parce que le fossé qui nous sépare est bien peu profond encore. Quand j'aurai l'âge d'être leur père, la comparaison laissera la place au souvenir. Souvenir de ce que je fus. Souvenir de ce qu'à leur âge j'ai vécu. peut-être mon expérience les intéressera-t-elle. Peut-être aussi parfois, certains de ces jeunes dieux traverseront le miroir et chercheront à bâtir quelque chose avec moi. Mais je ne serai pas dupe. Cela sera toujours pour mieux s'éloigner qu'ils voudront être très proches, de jour comme de nuit...

Rêveur, goûte ton rêve accompli

Quand le jeune Nathan ouvrit les yeux, il vit Elie et son visage s'éclaira. Il n'avait donc pas rêvé et ce qu'il avait depuis si longtemps désiré venait vraiment de s'accomplir. Il pensa avec emphase que désormais, il pouvait mourir. Plus rien jamais n'aurait la même saveur, rien ne lui importerait plus que ce moment magique où il avait eu Élie pour lui seul et de la manière la plus intime qui soit. Si l'expression se donner d'amour a un sens, il sait maintenant pourquoi, et ce sentiment en lui procurant un intense bien-être le terrorise aussi.

26 septembre 2011

Mon premier geste

Comment ne pas commencer la journée avec toi ? Même si nous sommes séparés, je ne puis jamais m'empêcher de te parler, de t'écrire. De t'entendre. La porte refermée sur l'un de nous deux, et soudain cette sensation de manque. Comme un grand vide dans le cœur. C'est idiot, je sais. Nous nous revoyons ce soir. Tu as tes occupations, j'ai les miennes. Le quotidien de nos vies pourtant me semble bien terne et inutile quand je ne te sens pas près de moi, quand je ne sens plus ton souffle près de mon visage, quand je ne puis plus te sentir contre moi... Est-il vrai qu'il y en a toujours un qui aime plus que l'autre ? Dans ce cas comment nous départager ? Tu pars avant moi le matin et le baiser que tu poses doucement sur mon épaule, le drap que tu remontes sur mon corps, le petit mot laissé devant mon mug, le message que tu m'envoies quand tu es arrivé... Où est-ce sur l'échelle du plus grand amour ? Dieu existe forcément qui permet une relation aussi forte, aussi belle, aussi profonde et je rends grâce.

20 septembre 2011

La vie

Je me demande parfois si ce que nous vivons est le produit du hasard ou bien le résultat de nos actions et de nos attentes intérieures. J'ai conscience de faire partie des privilégiés tant ce que je vis convient à mon être, même si parfois le stress de ma profession, certaines obligations et des désirs trop encombrants me font croire que la vie est moche (j'ai très mal aux dents par exemple depuis ce matin et je sens l'infection s'emparer de mon corps, la fièvre et la douleur, insupportable et lancinante et cela va durer jusqu'au rendez-vous chez le dentiste - race haïe !) David et moi sommes heureux depuis longtemps maintenant. Rien n'est jamais venu troubler notre quotidien. Quelques crises parfois, des disputes mais très vite des réconciliations et encore plus d'amour, encore plus de joie.
Hier soir, nous avons regardé A torch song trilogy. Bien que le film ait vieilli, l'essentiel reste d'actualité. Ce qui compte, c'est l'amour. Au-delà des conventions, du regard des autres et de nos peurs, ce qui importe c'est d'aimer, de tout son corps, de tout son coeur. Je crois que c'est ce qui amène chez nous tous ces garçons qui sont à l'aube de leur vie sentimentale. Qu'ils soient définitivement gay ou straight, encore hésitants, doutant d'eux-même et enclins à la peur, ils aiment venir chez nous car notre vie, l'image que nous donnons, dément tout ce qui est montré dans les médias, malgré l'évolution des moeurs. Deux garçons qui s'aiment, cela ne veut pas dire une sexualité débridée et perverse, des partouzes à n'en plus finir dans les back-rooms des bars homos, cela n'a rien à voir avec les drag-queens et les prostitués. C'est simplement l'attirance qu'a ressenti un jour un garçon pour un autre et la certitude lorsqu'ils ont franchi le Rubicon (j'aime bien la métaphore !) que leurs corps, chaque grain de leur peau se correspondaient et s'harmonisaient comme s'harmonisent leurs idées et leurs pensées. Baiser avec le garçon qu'on aime n'est pas un acte violent, contre-nature. La différence d'avec une relation amoureuse hétérosexuelle réside seulement dans le fait que là, les deux protagonistes sont exactement semblables, passant ainsi simplement d'un rôle passif à un rôle actif selon l'inspiration du moment. La sodomie n'est pas une obligation. Pénétrer l'autre ou être pénétré n'a rien de systématique et ne devient le centre de la relation que lorsque les deux amants ont envie de cela. mais on peut vivre de grands moments d'amour, une passion charnelle  intense et en ressentir un plaisir immense, sans avoir recours aux pratiques que les films pornos et internet, ont transformé en règle absolue. C'est ridicule. Et c'est le plus souvent ce qui inquiète les plus jeunes. Quand ils osent nous parler, c'est souvent ce qui revient : fellation sodomie, et autres pratiques leur paraissent à la fois attirantes et repoussantes. Cela bride leur imagination et freine leur passage à l'acte. Déjà que l'usage du caoutchouc est une frustration hélas obligée pour de longues années encore, pourquoi en rajouter d'autres alors qu'on se vante de vivre dans une société libérée et ouverte. Pourquoi ces blocages et ces tabous dès qu'il s'agit de sexualité ?
Je vis avec un garçon. ma famille l'a longtemps ignoré car j'ai toujours estimé que nos choix intimes ne concernent que nous. Aucun hétéro n'a jamais pensé aller raconter à ses parents sa première relation sexuelle avec une fille. Alors pourquoi faudrait-il qu'un garçon soit contraint d'avouer ses penchants et ses désirs intimes ? Simplement parec que c'est la mode du coming out. Ma sexualité ne regarde que moi, et mon ou ma partenaire (quel mot épouvantable) et parfois le médecin s'il y a un souci... Bref, ma famille sait le degré de relation qui me lie à David. Sa famille aussi. A part cela, rien n'est écrit sur nos visages. Nos activités, nos métiers, notre rapport aux autres ne portent aucune marque qui pourrait nous différencier des autres. Rien que de très normal. A la seule différence que nous sommes deux hommes ensemble et que lui comme moi avons une fois pour toutes refusé l'idée de singer les ménages hétérosexuels. Si un jour le désir d'enfant se fait sentir, il sera l'enfant biologique de l'un d'entre nous et nous ne deviendrons pas papa et maman. A quoi bon singer la cellule familiale "normale". L'enfant - ou les enfants - auront deux pères et une mère et tout cela sera pour le mieux, certainement moins perturbant pour leur croissance psychique que ces couples de gays où l'un des deux joue le rôle de la mère, folle à la voix haut perchée qui s'habille en rose et rêve d'être une femme... Mais le terrain est glissant, surtout en ce XXIe siècle qui cherche sa morale et son idéal.

12 septembre 2011

Peurs adolescentes


 
Il avait appelé tard dans la nuit. A sa voix, j'avais compris que quelque chose n'allait pas. Je lui proposais de passer. Le temps de trouver un taxi, il arrivait. David qui n'avait pas pris le combiné, se doutait que son frère avait un problème. Déjà l'autre jour, nous l'avions senti tendu, triste et nerveux. Lui qui enchantait nos journées de navigation vers le New jersey, ce pitre qui en rajoutait en m'appelant son "joli beau-frère", qui trouvait toujours l'idée, la parole grotesque qui nous faisait éclater de rire, il était devenu terne. Silencieux. Nous avions respecté son silence. Ne pas poser de question. Attendre qu'il ressente le besoin de nous parler. 
 
Il faisait très chaud ce soir-là et New York transpirait de pollution et d'humidité. Je n'aime pas l'air conditionné mais il faut reconnaître que c'est une merveilleuse invention qui nous sauve ici du désespoir et de mille crimes passionnels ou de voisinage ! Mais revenons-en au petit frère. Adam a tout juste dix neuf ans. Quand j'ai connu David, il était encore un jeune adolescent hésitant entre le sport et la musique, entre les filles et les garçons. Brillant nageur, c'est aussi un excellent joueur de tennis et c'est un bon skipper. Beau gosse, il est resté longtemps renfrogné avec moi mais peu à peu il m'a accepté, et nous sommes depuis devenus de très bons amis. Il s'entend à merveille avec David. Bien plus qu'avec leur sœur, la sombre Nora.
 
Quarante minutes après son coup de téléphone, Adam sonnait à notre porte. Brinkley grogna un peu. David qui était dans la salle de bain au moment de l'appel de son frère avait enfilé un short et un t-shirt. Il attendait dans le salon, curieux de savoir ce qui pouvait bien amener son petit frère à onze heures du soir... Le garçon entra, m'embrassa puis alla serrer la main de son frère. Je songeais en les voyant ensemble combien leur passage en Angleterre avait pu laisser de traces. Et pas des plus désagréables finalement, surtout dans un pays aussi  brut que les États-Unis. Le jeune gentleman redevint un pur yankee lorsqu'il demanda à se doucher et qu'il enleva son polo dans le salon en même temps que ses tennis. Joliment musclé, le regarder dévêtu est un plaisir, bien qu'il soit moins bien bâti que son frère, avec des restes de rondeur enfantine. Après dix minutes, il reparut devant nous, seulement vêtu du vieux bermuda en jean de son frère.
 
- Alors Adam, qu'est ce qu'il y avait de si urgent pour que tu traverses la ville pour nous parler et saute sous la douche dès ton arrivée ?" 
David ne cherchait même pas à camoufler son agacement.
- Tu as faim ou soif ? " 
 
L'adolescent consentit à parler une fois attablé dans la cuisine, une énorme part de brownie devant lui et un grand verre de lait. Son histoire, somme toute assez édifiante, mérite d'être racontée bien que tristement banale finalement. Hélas.
 
- Nous étions partis de chez ma copine Casey dont les parents sont en Floride. Nous avions rendez-vous au café de Cornelia Street, à Greenwich. Il y avait un concert de Tony Moreno. Casey était en forme. Nous avons un peu bu avant de partir avec les copains. On a pris le métro. Tout allait bien. Mais à un moment John, Billy et Andy ont commencé à se disputer. La fille qui était avec eux a pris le parti de Billy. John en a eu marre. Il est descendu. Tout le monde était très énervé." 
 
Adam s'est levé, visiblement nerveux lui-aussi. Comme s'il revivait en direct la scène qu'il venait de décrire. Il a repris du brownie, a fait tomber le couteau et des miettes pour le plus grand bonheur de Brinkley. Le chat qui était sur la plateforme de l'escalier de service a miaulé pour rentrer. David qui buvait une bière, me lançait des regards de temps à autre comme pour me demander ce qu'on allait faire de son frère et s'il fallait continuer à écouter cette logorrhée d'hydrocéphale.
 
Rassasié par sa deuxième part de brownie, Adam continua son histoire :  
- John descendu du métro, c'est Casey et Billy qui se sont disputés. je ne comprenais pas quel était le problème bon sang. Elle l'a giflé. En fait Billy disait que John était un con, une tafiole et qu'il supportait pas les gays en fait. J'ai forcément réagi. En fait j'ai découvert que John et Andy étaient ensemble et que Billy les avait surpris en train de s'embrasser dans les vestiaires et qu'il n'avait rien dit parce que les deux étaient ses potes. Casey furieuse a décidé de rentrer chez elle et nous a planté à Times Square. Je me suis retrouvé seul avec Andy. Nous sommes allés au Cornelia Café comme prévu. C'était sympa, il y avait plusieurs copains. On est resté jusqu'à la fin. Puis on a décidé d'aller manger des bagels. En route je trouvais Andy bizarre et tout d'un coup, juste derrière zabar's il m'a plaqué contre le mur et s'est collé contre moi en cherchant à m'embrasser. Il me tripotait les couilles avec sa main et m'a dit que depuis toujours il était fou de moi et que Casey lui avait dit que comme David étant gay, je devais l'être aussi ou en tout cas bisexuel.
 
Là notre pauvre Adam tout énervé s'est levé ? Il marchait de long en large entre la table et le frigo, agaçant le chien qui commença à grogner. Il était presque une heure du matin. "Et alors ?" lui demanda David qui voulait aller se coucher. 
 
- Et ben alors, j'ai fini par me dégager. Il s'est excusé,il était tout rouge. On n'a pas été manger nos bagels finalement. Il est rentré chez lui  et je vous ai appelé."
- C'est tout ?" hurla David.
- Ben non" répondit Adam avec une voix tremblante. Il éclata en sanglot. "C'est que quand Andy était contre moi, ça m'a excité et j'ai joui comme jamais auparavant ! Je ne sais plus où j'en suis, merde. je respecte tes choix, mais moi je ne suis pas pédé. j'ai couché avec Casey et c'était bien. pourtant là avec Andy je me suis senti tellement bien aussi et mal à la fois. Je ne sais plus où j'en suis quoi. Je me suis senti très sale et en même temps je sais que j'ai aimé sentir son corps contre le mien."
 
David éclata de rire et se leva pour consoler son petit frère. Il nous servit une autre bière. Adam reprit du brownie. Le chien se leva pour lécher les miettes en grognant.
 
-Tu sais, tout cela est normal. Tu es un mec normalement constitué et tu as eu du plaisir avec un de tes copains. Et alors ? C'est ce qui est important, le plaisir que tu as ressenti sur le moment. N'en fais pas un fromage. Personne ne t'a violé. Il est amoureux de toi, c'est son droit. il avait envie de baiser avec toi, c'est son droit aussi. Bon il t'a un peu forcé la main si je puis dire. Cependant, l'essentiel reste que vous les deux vous ayez pris du plaisir. Ce n'est pas pour cela que tu es gay comme ton grand frère !"
 
- Et puis même" ai-je rajouté, "tu as le droit d'aimer les filles ET les garçons. cela ne ferait pas de toi un zombie !" Appuyé contre le rebord de la fenêtre de la cuisine, le garçon? les bras croisés, regardait par terre. 
- Je peux dormir chez vous ?" demanda-t-il.

11 septembre 2011

Vivre à New York

Au risque de paraître iconoclaste, et de me fâcher avec bon nombre de mes amis new-yorkais, la sanctuarisation du Ground Zero, la manière dont la plaie est entretenue chez les américains - bien que je partage tout à fait le chagrin des familles et des amis des victimes mortes pour rien - m'horripile. Le 11 septembre 2001 a été une journée terrible et le principe même de cet acte vil et abject né de la bêtise d'excités par une religion qui se croit supérieure aux autres quand elle n'est plus qu'un ramassis d'appels à la haine et à la violence où l'homme (et à plus forte raison, la femme) est exploité à des fins bien sombres. Je n'aime pas l'Islam, les lecteurs l'auront compris. Je n'aime pas la violence non plus. Le Dieu que j'adore est un dieu d'amour et de tolérance. 
Dix ans après les attentats, n'est-il pas temps désormais de tourner la page. Les gouvernements libres et démocratiques du monde doivent veiller à contenir l'expansionnisme religieux des musulmans, les pays pourfendeurs des valeurs de l'Occident doivent être surveillés et empêchés de tout activisme anti-occidental et leurs peuples édifiés afin qu'ils se détournent d'eux-mêmes de la barbarie des imams et de l'hypocrisie des dirigeants des pays islamistes. Bientôt d'autres immeubles verront le jour à la place des Twin towers et ce sera bien. un monument perpétuera la mémoire de cet acte abject et de ceux qui en furent vicitimes. Point. NYC qui a toujours su regarder vers demain, semble parfois se complaire à triturer cette plaie, rêvant de la faire suinter encore et encore...

10 septembre 2011

Une petite musique dans le cœur

7h30. Le réveil vient de sonner. Déjà il a sauté du lit. A moitié réveillé, je l'ai aperçu se lever. Sa silhouette élancée se détachant dans l'embrasure de la porte. Ses jolies fesses rondes et musclées, plus claires que le reste de son corps. Il prend sa douche maintenant. Il chantonne. Le chien a changé de place. Il sait que je ne vais pas me lever tout de suite, il peut dormir encore un peu.7h45. Il sort de la salle de bains. Une serviette blanche autour de la taille met son buste en valeur. Couché à plat ventre, je suis bien. Mes bras tendus sur l'oreiller, je l'observe à la dérobée. Je sais qu'il sait que je ne dors pas et que je le regarde. Il me sourit. je ne bouge pas, les yeux mi-clos. Il ouvre un tiroir de la commode, celui où il range ses caleçons et ses chaussettes. Il en prend un, hésite, le remet en place, en choisit un autre. Il se retourne, sourit encore et vient s'asseoir tout près de moi. Il défait sa serviette et enfile son boxer. Le claquement de l'élastique sur sa peau me fait frissonner. Je vois le grain de sa peau, cette couleur de miel dues aux longues journées sur la plage. Long farniente qui nous a rapproché. cette douce intimité qui fut notre lot un mois durant. Loin du rythme tellement stressant de la grande ville. loin du regard des autres aussi. Il est toujours assis au bord du lit. Il ne dit rien. Son buste tourné vers moi, il a tendu la main vers moi et caresse mon bras doucement. Le plus doux des réveils. Sa main suit avec légèreté le contour de mes muscles, s'attarde un peu sur l'épaule et descend vers mon dos. Je n'ai pas bougé. Je vois les muscles de ses reins, la petite cicatrice qui marque d'une ligne rose, presque blanche  sur sa hanche droite, les grains de beauté sur le bas du dos. Il passe la main sur mes fesses. Je sens monter en moi une vague de désir. Il l'a senti aussi et se penche vers mon épaule et y dépose un baiser. Je ne puis réprimer un soupir de plaisir. "Allez debout, je vais chercher des brioches. J'amène Brinkley". Je n'ai même pas eu le temps de répondre. Je l'entends dans le couloir suivi du chien. Le bruit de la laisse. Déjà la porte claque. L'ascenseur. Je me retourne. Calé sur les coussins, j'ouvre enfin les yeux. Il va faire beau. Ce sera une belle journée.

06 septembre 2011

La fin des vacances

L'été touche à sa fin. Septembre s'étend peu à peu et le temps des vacances n'est guère plus qu'un souvenir, seulement quelques traces de bronzage, des photos dans l'ordinateur... Il faut tourner la page.

31 août 2011

Longtemps nous nous aimerons...

L'écrivain français Marcel Jouhandeau écrivait dans un de ses livres que l'amour qu'il ressentait pouvait être tellement fort que même en l'absence de l'aimé, tout en lui en restait imbibé, pénétré, habité. Combien je comprends cela. Quand tu t'éloignes et bien que je sache que le téléphone sonnera dans la minute qui suit ton départ, bien que je sache que tu reviendras vite, je me sens désemparé, perdu et je t'attends. Tout en moi t'attends. Merveilleuse sensation. S’habiller le cœur. Ne pas souffrir. Sourire en pensant à tes dernières paroles, humer encore le parfum de ton corps, sentir avec un frisson la chaleur qui émane de toi et se sentir possédé tout entier par le désir de toi... Misérable esclavage, terrible dépendance qui peut mener à d'horribles souffrances. Mais qu'importe après tout puisque je t'aime et puisque tu m'aimes...

17 août 2011

Il pleut, il pleut


New York en août

Rien à voir avec Paris, quoique... Quand l'humidité est à son comble et qu'il fait chaud et orageux, on a plutôt envie d'aller piquer une tête dans l'eau que de prendre le métro. Heureusement qu'on a inventé l'air conditionné et le coca glacé ! Après un ciel de plomb, voilà la pluie, diluvienne, intense, depuis samedi... August in New York ? : Un parapluie est nécessaire ! C'est la mousson les gars. J'aime les orages, mais là c'est beaucoup trop, on a même dû allumer les lampes du salon tellement le ciel était gris et sombre.
Les visiteurs sont nombreux pendant les vacances scolaires : j'ai eu la visite de mon petit frère avec deux cousins et un ami. Branle-bas le combat à la maison transformée pendant dix jours en un camp retranché pour adolescents survoltés. Ils voulaient tout voir et tout savoir. Nous les avons raccompagné ce matin à l'aéroport, après une virée à Annapolis et Baltimore chez les grands-parents de David. Le chien ne sait plus où il est, tant de monde à la maison, c'est inhabituel pour ce vieux chien casanier.
Vendredi, avec David, nous allons écouter Nelson Freire dans un programme Stravinski et Beethoven au Lincoln Center. Nous avons les places D10 et D12, au 3e rang ! Génial !