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30 octobre 2008

L'été est bien fini et bien loin

Nous parlions ce soir de l'été déjà bien loin. Le froid, l'hiver qui approche, ce ciel gris, le froid quand le matin il faut partir travailler... Tout cela nous éloigne des plaisirs de ce temps merveilleux des vacances. Quand je suis arrivé ici, il était naturel de ne jamais dételer. il fallait comme tout le monde courir, être pressé, speed. Le 11 septembre a secoué tout le monde. Et si nous étions sur une mauvaise voie ? Puis la crise et la chute du système bancaire, les subprimes, les financiers maffieux, le virtuel, l'immoral... Tout cela a définitivement ébranlé les esprits. L'argent demeure ici, comme partout en Amérique, un vecteur fondamental, le critère de base, la mesure-étalon du rang et de l'importance des idées et des hommes. Cependant, on sent une fureur de vivre, un désir très profond de prendre le temps, de vivre aussi pour soi. Le travail n'est plus le but, la fin en soi, le noyau de l'existence. Et c'est bien.

08 octobre 2008

Dieu, David, Antoine et moi

Antoine m'a dit l'autre jour qu'il ne pourrait jamais vivre sa vie sans partager avec moi ce qui en fait l'essentiel : l'émerveillement, la passion, l'art. David qui essayait de terminer un devoir sur le droit fédéral et je ne sais plus quoi, haussait les épaules en marmonnant "je compte pour quoi moi ? Le lit juste ?". Je l'ai rassuré par un baiser. Ce garçon au corps de demi-dieu a remplacé Antoine dans mes nuits, mais il n'a pas pris la place de mon petit amant fidèle dans mon cœur. Antoine a accepté peu à peu cette présence et nous vivons à trois une relation qui n'a rien de frelatée. Je ne baise pas avec l'un puis avec l'autre. Ma relation avec Antoine est aujourd'hui du domaine transcendé de l'amitié fraternelle. Il ne touchera jamais à David et je sais qu'il avance peu à peu vers une voie incroyable, surtout ici, surtout au XXIe siècle mais je suis heureux de le savoir si pur, si paisible : Antoine veut devenir moine. Il a parlé avec un religieux de notre relation depuis ses quinze ans, son attirance naturelle pour les garçons, ses rencontres mais aussi ce besoin de transcendance, cet appel qu'il entend depuis longtemps et qui se matérialise de plus en plus en se précisant depuis plusieurs mois. Il n'est pas pour autant devenu cul-béni, ni sottement prude comme une vieille fille vierge. Il est en paix et cela le rend encore plus beau. David - pur produit WASP (white anglo-saxon protestant) a du mal à intégrer tout ça, mais il est respectueux et attentionné avec mon Antoine parfois un peu déboussolé. La chasteté lui apparait désormais comme naturelle et joyeuse. La beauté qu'il aime toujours autant - peut-on s'en détacher jamais ? - est comme un cadeau du ciel à ses yeux. Je l'admire. Il est si jeune et tellement déterminé. J'ai cru un moment qu'il s'agissait d'une fuite, une réponse aux craintes naturelles face à ce monde difficile et à son entrée dans l'arène des adultes. Il n'en est rien. C'est un cheminement librement consenti, réfléchi, induit. Bravo.

Ce qui compte c'est l'amour | 08 octobre 2008

Fabien, un fidèle des débuts de ce blog, rappelait l'évolution du site vers plus d'images osées, moins de texte, moins d'intérêt donc selon lui. Selon moi aussi. Je voulais qu'Animula Vagula Blandula soit une sorte de journal relatant ma vie au quotidien, mes humeurs, mes désirs, mes colères, mes rencontres. Ma vie new yorkaise est aujourd'hui installée dans la routine. Installée est l'adjectif qui la caractérise le plus. Mais ça bouge. Tangage et roulis en vérité : Merryl-Linch, JP Morgan tirent des bords et les vagues sont hautes. Mon métier a du plomb dans l'aile et j'ai vraiment envie d'arrêter les frais. Je ne m'aime plus vraiment en jeune preppy bien sapé chez Brooks brother, sous-vêtements et casual wear de chez Abercrombie & Fitch, polos et bermudas Ralph Lauren et Lacoste et Équipage de Hermès ou Hammam Bouquet de Penhaligon's... Mes cravates, mes pompes, mes boutons de manchettes en passementerie, tout cela est superbe et je suis heureux de (bien) gagner ma vie. Mais ce n'est pas suffisant. C'est clair. Le garçon qui occupe ma vie et mon cœur se bat chaque jour auprès d'Amnisty International et pour plein d'autres causes. Petit-fils et fils d'officier supérieur proche du pouvoir fédéral, il accepte mal la situation actuelle que l'économie américaine et ses abus font vivre au monde entier. Nous nous disputons parfois quand j'essaie, une fois refermée la porte de l'appartement, d'oublier tous les soucis et toutes les interrogations de la journée. Oui chez Lehmann c'étaient des fous furieux. Oui l'Amérique est en pleine explosion morale et le système financier se désagrège en traînant dans le malheur et la misère - à retardement - des millions de gens qui n'aspirent qu'à vivre tranquillement. C'est vrai que je ne suis pas naturellement préoccupé par tout cela. L'ordre établi m'a toujours servi, depuis ma naissance et bien avant. Lui aussi mais il possède une sensibilité que je ne perçois pas en moi, ou plus beaucoup. Mea culpa ! Je me réfugie alors dans la lecture, dans le cinéma, dans la bouffe et la déco... Mais arrive un moment où il faut être totalement en accord avec soi-même. Où je continue à participer à cette aberration qui voit des hommes passer leur temps à faire du fric avec le fric, et je vais continuer d'en gagner beaucoup mais risquer d'y perdre mon âme. Où je ralentis, je réfléchis en regardant à gauche et à droite ce qui se passe et je mets mes actes, mon quotidien, mon activité professionnelle en harmonie avec mes convictions sociales et spirituelles...

La Beauté

Ce n'est qu'un moyen et non pas une fin... Se répéter cela chaque jour quand on vieillit et que les corps que nous croisons se font de plus en plus désirables et intouchables. Que sera mon désir quand j'aurai quarante ans ? Cinquante ? Et au-delà ? Comment se posera sur moi le regard de ces garçons dont je suis encore proche, comme un grand frère préservé des rigueurs du vieillissement. Mais je sais que mon tour viendra aussi où de jolis jeunes hommes se lèveront dans le bus pour me laisser leur place, respectueux peut-être de mes cheveux devenus blancs et de ma démarche qui se sera faite hésitante...

01 octobre 2008

Un autre genre de delicatessen... | 01 octobre 2008

Cela aussi c'est agréable à déguster. A consommer sans modération aucune ! Je plaisante. mais avouez que ce jeune homme est une invitation à plein de choses... Cadeau à mes fidèles lecteurs qui ne laissent plus beaucoup de commentaires. Se seraient-ils lassés du blog d'Hadrianus ? Peut-être ne suis-je pas assez actif en ne nourrissant pas suffisamment ce site de photos nouvelles et de textes ? Dites moi si vous aimez encore animula Vagula Blandula !

Bon ras le bol des ricains | 01 octobre 2008

Finalement, plus je m'avance dans la vie américaine - et pourtant je vis à New York depuis un bout de temps et cette ville n'a rien à voir avec le reste des States - plus je suis horripilé par le conformisme des américains, leur politically correct attitude en permanence et surtout cette soif de consommer, de posséder. (Surtout en mieux que ce que possède le voisin). Même les homos sont pénibles. Toujours militants, toujours outranciers, toujours prêts à faire des procès pour défendre leur communauté. Et puis ma banque va si mal que le Family Office va être restructuré et qu'on me propose de former des équipes à Chicago (!?!) je n'ai pas la moindre envie d'aller là-bas ! Je me demande si je ne vais pas tout laisser tomber. Ouvrir un restaurant ou une galerie d'art. Ou même retourner en France faire du vin, comme mes cousins et mes frères ! 
Et la gueule de Bush qui n'en finit pas de disparaitre des couvertures de magazines et de la télé. J'ai envie de calme. Et puis il est clair que le système est - enfin - en train de se casser la figure. C'est vrai que ça va assez mal ici. beaucoup de pauvres, beaucoup de laissés pour compte et de plus en plus de violence. Une violence latente, insidieuse mais prête à exploser. Obama ou Mc Cain ? A peu de choses près, j'en viens à me demander si ce n'est pas la même chose après tout ! Toujours le pouvoir aux mêmes, comme mes patrons de la banque, leurs copains du Sénat et de la Chambre des représentants, l'élite des fonctionnaires autour du Président et un système verrouillé avec toujours les super nantis et les exclus... Moi je ne me plains pas. je gagne bien ma vie, j'ai des parts dans un des meilleurs vignobles du monde, j'ai un ami que j'aime et nous n'avons jamais songé à nous marier parce que je suis trop bourge dans ma tête peut-être, mais aussi parce que ce qui se passe dans nos cœurs et dans notre lit n'a rien à voir avec ce que le mariage est censé apporter : un lien définitif pour accueillir un jour les enfants et bâtir une famille. Je ne crois pas à toutes ces folies dont on nous rabat les oreilles - notamment en Californie : les mecs devenant femmes, les femmes mecs et les enfants par procréation assistée, mère-porteuse et tout le bordel de cette fin de civilisation. Comme je le dis toujours, le combat des homos pour moi c'est contre l'homophobie, c'est simplement de faire accepter nos choix. Rien de plus. Certainement pas de changer les choses et de prétendre faire de l'homosexualité la règle "normale" et l'hétérosexualité une déviance ! Bon après ce coup de gueule je vais rejoindre mes potes et aller au cinéma. Demain je décide : où je reste à la banque ou je m'en vais !

base ball (fin) | 01 octobre 2008



base ball (suite) | 01 octobre 2008



Aimez-vous le base-ball ? | 01 octobre 2008

 

Moi avec des mecs comme ça, j'adore ! Chaud chaud le match !

Delicatessen | 01 octobre 2008

J'ai dîné l'autre soir dans un restaurant spécialisé dans les "delicatessen", cette nourriture d'origine juive venue d'Europe centrale avec les émigrants dans les années 20. C'est le nom du restaurant situé dans Prince Street, en fait une sorte de brasserie, toujours bondé et sympathique. On y mange bien pour pas très cher et la carte des vins est bien fournie. je crois que Frank Bruni, le critique du New York Times n'a pas aimé car il l'a éreinté dans un article mais moi j'ai trouvé ça très bien. Il faut dire que j'étais en compagnie des gens que j'aime, le vin était bon, servi comme il faut et l'ambiance ultra sympa ! Le chef est d'origine chinoise et l'endroit est très design. Ici, ils disent qu'il a un look européen (!). A l'étage une salle superbe dans les bleus et verts. l'escalier très fashion est recouvert de lattes de bois posées d'une manière très en vogue. C'est propre, net, efficace mais en même temps plein de fantaisie et de gaité et c'est archi plein tout le temps.
 

Delicatessen sur Prince Street | 01 octobre 2008


08 septembre 2008

C'est la grande mode | 08 septembre 2008

Vous aimez vous les barbes naissantes ? Quand au petit matin le garçon qui dort à côté de vous pique un peu. La peau en feu vous en redemandez ou vous le poussez vers la salle de bain pour qu'il se rase et revient vous faire un câlin avec la peu douce ? Moi j'aime bien quand sur la peau d'un visage, hâlée, douce et tendue poussent des poils drus à peine visibles. Mon ami et moi sommes relativement glabres. Lui est blond, je suis brun. Mais nous avons la chance de n'être pas poilus. La mode est à la fois aux corps imberbes (c'est vrai que c'est plus joli un buste musclé et des cuisses lisses) et à la barbe courte savamment sauvage. Hmmm!!!

J'avais 15 ans | 08 septembre 2008


J'avais à peine 15 ans, peut-être 16, quand j'ai découvert cette photo dans un magazine. C'était chez un de mes cousins à Bordeaux. Sous une pile de Lucky Luke et d'Astérix, il y avait une revue pour mecs appelée "Samouraï". Seul dans sa chambre (je me souviens qu'il était allé se doucher après un après-midi passé à jouer au tennis). Ce garçon qui dort du sommeil du juste avait notre âge. On devinait sa nudité sous les draps. Dormait-il vraiment ou faisait-il semblant ? 
L'ombre de son pubis qui dépassait des draps fins, la bosse de son sexe mise en valeur par le plissé des draps. Chaud. Quand David (mon cousin) sortit de sa salle de bains, torse nu, la taille entourée d'une serviette de bain, je l'aurai littéralement violé sur le champ si j'avais été moins coincé. Avant de découvrir ce magazine gay (soft- nous sommes au début des années 90), je ne savais pas qu'il s'intéressait aux garçons. c'est vrai qu'il aimait parader à moitié nu quand nous étions ensemble avec nos autres cousins, l'été au Moulleau ou à Saint Jean de Luz chez notre grand-mère. 
Une nuit, il s'était glissé contre moi en montant dans le lit que nous partagions chez nos grands-parents. En slip tous les deux, il avait longuement frotté son sexe contre le mien en rigolant et en proférant des paroles qui se voulaient vulgaire "alors ma poule, on bande ? Tu veux me la mettre". Je ricanais bêtement avant de me tourner gêné. Je bandais en effet et j'avais bien vu que lui aussi, mais cela s'arrêta là. 
Ce jour-là donc, avec cette photo et ce magazine planqué sous des BD, je compris qu'il était pédé. Pour ce qui me concerne, je ne le savais pas encore. Le sais-je vraiment aujourd'hui où le désir d'enfant me taraude de plus en plus, et où les gays new-yorkais que je croise souvent m'horripilent et me dégoûtent  ?

coquin ! | 08 septembre 2008

 

Sans commentaire... Il attend quoi ? Il pose ou bien il a trop chaud. On dirait ces photos de nouveau-né comme on en faisait dans les années 1900, nus comme un vers sur une fourrure. Une promesse... Merci à Phil qui vient de m'envoyer cette photo trouvée sur un site sympathique dont j'ai oublié le nom.

05 septembre 2008

Every time we touch I've got that feeling...

Après une longue absence | 05 septembre 2008

Me revoilà. désolé amis lecteurs j'ai été longtemps absent. je m'occupe depuis le mois d'août d'une affaire de négoce tout en continuant mes occupations de banquier fatigué. Le vin c'est tout de même mieux que la bourse. Voilà New York on the Fall. Il fait bon, il fait beau et l'effervescence des prochaines élections présidentielles gagne tout le monde. Obama ou Mc Cain ? Vous devinez ma préférence mais le vieux républicain est habile. Ce n'est pas joué. Croisons les doigts. mais Obama peut décevoir comme Mc Cain peut surprendre. il a toujours été surprenant d'ailleurs, prenant souvent à contrepied ses amis conservateurs. Mais il a 72 ans ce qui ferait de lui le plus vieux président arrivant à la Maison Blanche de l'histoire des États-Unis. Obama est parfois déplaisant. trop lisse, trop propre, trop parfait mais il est différent. Si on met de côté le fait qu'il soit métis et que sa femme est noire, il reste un pur produit de l'establishment de Washington. Pas nouveau nouveau comme profil tout de même. Mais wait and see. En tout cas chez mes amis américains qui vont tous se déplacer pour voter (cette fois-ci !), il n'y en a pas un pour hésiter : ce sera pour Obama !

22 juin 2008

Animula vagula blandula... | 22 juin 2008



La nuit tombée. La ville n'est plus qu'ombres et lumières. Les immeubles éclairés, les faisceaux jaunes, rouges et blancs qui se déplacent en bas dans les rues. Un grondement lointain qui nous parvient assourdi par les fenêtres de l'appartement. Billie Holiday chante dans le salon. Près de la cheminée, Brinkley dort sur son gros coussin. David vient de sortir de la douche. Il est nu, la taille entourée d'une grande serviette blanche. J'aime le trait un peu épais qui se détache droit, attirant, une bosse suggestive sous le tissu éponge... Ses cheveux encore mouillés lui donnent un air de pâtre de l'ancienne mythologie. La vraie. Qu'il est beau. Sa peau est hâlée, veloutée, terriblement lisse, imberbe. Ses muscles saillants, ses larges épaules pleines de tâches de rousseur attendent mes lèvres. Nous allons dormir ensemble cette nuit, pour la première fois depuis trois semaines. J'étais sans cesse en déplacement et maintenant qu'il travaille sur sa thèse, il ne peut me suivre comme nous le faisions avant. Nous nous connaissons depuis quatre ans maintenant. Quatre années merveilleuses. 



Pourtant je me suis toujours refusé à le considérer comme mon conjoint. Je suis peut-être vieux-jeu, voire hypocrite aux yeux de certains, mais je ne puis me faire à l'idée que deux garçons puissent vivre ensemble et être considérés par les autres comme un couple rangé, monsieur et madame avec le chien comme substitut de gamin... David est moi sommes amants, nous sommes liés comme Achille et Patrocle, Alexandre et Ephestion. Mais nous sommes deux hommes, deux mâles qui avons en commun mille choses, à commencer par notre plaisir, le désir du corps de l'autre, mais ce n'est pas mon homme, mon mari (encore moins "ma femme" comme disent certains homos par provocation), c'est mon ami, mon amant aussi. Point. J'ai hâte de me déshabiller, de me glisser dans notre lit et de sentir son corps contre le mien. Notre plaisir échangé, partagé, nous nous endormirons, nus, l'un contre l'autre. 

Billie Holiday chante dans le salon. Il pleut dehors. Le chien rêve en gémissant sur son gros coussin, au pied de la cheminée. David vient de me tendre la main. Sa serviette posée sur une épaule, il ressemble à une statue de Phidias... Je vais me coucher.

Love me tender


Jolies fesses, non ? | 22 juin 2008